ace à la poussée hygiéniste actuelle, et son mantra du risque pour la santé dès le premier verre de vin, Laura Catena se mobilise pour lutter contre les fausses informations et affirmations qui ciblent les boissons alcoolisées en général et la dive bouteille en particulier (avec son site "En Défense du Vin"). Docteur en médecine (diplômée de Stanford et de Harvard) et vigneronne (en Argentine), elle souligne à l’occasion de ProWein que « les arguments des anti-alcools sont très simples : comparer les boissons alcoolisées avec la cigarette pour dire qu’il n’y a pas de niveau de sécurité (no safe level comme le répète l’Organisation Mondiale de la Santé) et dire que le lobby de l’alcool (big alcohol) a menti comme le lobby du tabac (big tobacco). Ce sont de faux arguments. »
Parmi les « nombreuses études montrant que les consommateurs modérés de vin (pas plus de 2 verres/jour pour les hommes et 1 verre/jour pour les femmes) », Laura Catena relève celle publiée fin 2024 par l’Académie américaine des sciences et de la santé qui conclut que ce mode de vie « réduit de 20 % la mortalité cardiaque, un bénéfice très important, et augmente de 10 % le risque du seul cancer sein, ce qui reste un risque mais relatif et moins fréquent qu’une maladie cardiaque. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de risque de cancer, mais il est minuscule pour une consommation modérée, alors que le gain est majeur pour les maladies cardiovasculaire. »


« Ça me fâche d’entendre qu’il n’est pas différent de fumer une cigarette et de boire du vin pour la santé » bouillonne Laura Catena, qui ajoute au débat les courbes d’une étude du Jama Network où l’on voit que le risque de mortalité augmenté de 50 % dès 1 à 4 cigarettes fumées par jour, quand à 1-2 verre d’alcool/jour il y un effet positif sur l’espérance de vie (la fameuse courbe en J). « La comparaison du vin avec la cigarette n’est pas juste. Elle est ridicule » martèle Laura Catena. Concernant les accusations de mensonge du "big alcohol", la vigneronne de Mendoza pointe que le discours de la filière est centrée sur la modération : « personne n’appelle à boire plus, mais toute le marque "à consommer avec modération". Répéter que l’industrie a menti est faux. Le Lancet a écrit les bénéfices de l’alcool sur la santé. Ce n’est pas mentir que dire ce qui est prouvé pour la science. Cela fait 50 ans que l’on dit que si l’on boit trop, on risque certains cancers. »
Défendant la liberté de consommer ou non de l’alcool, Laura Catena s’insurge contre le discours hygiéniste qui stigmatise tout verre de vin comme étant mauvais pour la santé. « Le vin fait partie d’une vie saine, quand il n’est pas consommé tous les jours. Est-ce normal de nous dire que c’est mauvais ? Quand on partage un verre, ce n’est pas seulement de l’alcool. Boire du vin, ce n’est pas n’importe quoi, c’est aussi du plaisir » plaide la médecin.