olding de la famille brésilienne Moreira Salles, BWGI (Brasil Warrant Gestão de Investimentos) confirme dans un communiqué ce lundi 10 mars « son engagement auprès de Verallia et va déposer une Offre Publique d’Achat (OPA) volontaire visant les actions de la société sans intention de retirer Verallia de la cote ». Premier actionnaire du groupe verrier avec 28,8 % du capital de Verallia (au 28 février 2025), BWGI affiche l’objectif de devenir « l’actionnaire majoritaire de Verallia » pour « renforcer la stabilité de Verallia, afin de lui permettre de consolider sa position de leader dans le domaine des matériaux d'emballage durables ». Destinant la moitié de son tonnage est aux vins tranquilles et effervescents, le groupe Verallia est un fournisseur majeur des embouteilleurs vitivinicoles qui n’a pas été épargné par la déconsommation de ces derniers mois, fermant quatre fours sur l’année 2024 (qui doivent tous être rallumés en 2025).
Valorisant Verallia à 6,1 milliards d'euros, l’OPA propose le rachat d’action à 30 euros (en incluant la dividende attachée de 1,7 €), soit « une prime de +23 % par rapport à la moyenne des cours de bourse pondérée par les volumes sur un mois au 30 janvier 2025, dernier jour avant la publication de rumeurs de marché relatives à une potentielle opération » rapporte BWGI. Annonçant qu’une offre devrait être soumise à l'Autorité des marchés financiers (AMF) « durant la première quinzaine du mois d'avril 2025 » pour que « la période d'offre initiale soit clôturée vers la fin du premier semestre 2025 », BWGI précise que « l'offre ne sera soumise à aucun seuil de réussite (autre que le seuil règlementaire de détention de plus de 50 % du capital ou des droits de vote) » tout en restant prudent (« il n'existe aucune certitude quant au dépôt de l'offre publique d'achat mentionnée, ni quant à son ouverture »).
Engagements
Ce qui n’empêche pas la holding de se projeter : « en cas de succès de l’Offre, BWGI préservera l’ancrage français du Groupe en s’engageant à ce que le siège social de Verallia et son centre de décision restent en France » et ajoute ne pas avoir « à la suite de l’offre, l'intention d’apporter des modifications qui concernent l'emploi au sein du groupe ou son empreinte industrielle ». De son côté, Verallia annonce dans un communiqué que son conseil d’administration a bien reçu l’offre de BWGI et va l’étudier sur l’avis d’un expert indépendant et les recommandations de son « comité ad hoc composé exclusivement d’administrateurs indépendants ».


Pour leur part, les syndicats CGT de Verallia annonce commencer leur « quatrième semaine de grève » en réaction à « une proposition indécente de la direction générale, qui se limite à une augmentation salariale de 0,85 % alors que l’inflation atteint 1,85 %, les salariés dénoncent un manque de respect flagrant et un déni des véritables enjeux économiques auxquels ils sont confrontés ». Assumant de désorganiser la production des sites français de Verallia, la CGT dénonce une direction qui « reste inflexible et refuse de négocier, mettant ainsi en péril la production et le service client. Si cette stratégie perdure, elle entraînera des pertes économiques considérables liées à la baisse de la production. » Indiquant que son projet d’accord triennal de « paix sociale » n’a pas eu de suite, la CGT s’agace visiblement et demande « combien coûtent ces pertes de tonnages à l’entreprise ? Ces pertes sont-elles plus élevées que les propositions salariales ? Et qui assumera ces pertes à la fin ? La réponse est simple : ce sera le client. […] Pourquoi direction persiste-t-elle dans cette attitude ? Ont-ils quelque chose à cacher ? L’OPA a-t-elle une incidence sur cette situation ? »
Contacté, Verallia indique ne pas avoir « d’informations supplémentaires pour commenter ce sujet ».