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’OEMV passe désormais dans le giron de l’interprofession des vins espagnols (OIVE), devenant son département d’Intelligence Economique. « Nous souhaitons que ce nouveau département soit un outil clé pour améliorer la compétitivité du secteur, en facilitant l’accès à des informations en temps réel sur les tendances de consommation, l’évolution des marchés et les opportunités de croissance, tant en Espagne qu’à l’international », explique Begoña Olavarría, spécialiste en droit communautaire, analyste au sein de l’OEMV et ancienne responsable du département d'analyse économique et de promotion de la Fédération espagnole du vin (FEV).
Renforcement de la compétitivité
Cette activité d’information et d’analyse de l’évolution des marchés pour le vin espagnol s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’intelligence économique, défini comme un objectif prioritaire du Plan Stratégique 2022-2027. Elle doit fournir « des données précises, rapides et utiles pour la prise de décision de tous les acteurs de la chaîne de valeur du secteur vitivinicole », insiste la nouvelle directrice, qui évoque l’intégration de big data et d’analyses qualitatives dans la boîte à outils de ce nouveau service. A la clé : « une meilleure coordination des stratégies de marché, une plus grande efficacité dans la collecte de données et le renforcement de la compétitivité de nos vins à l’international ».
Miser sur la qualité et la différenciation
Dotée du plus grand vignoble au monde – 910 000 ha, soit 13 % de la superficie mondiale – l’Espagne fait aussi figure de premier exportateur de vins en volume. Elle se classe par ailleurs dans le peloton de tête des pays producteurs de vins bios, avec plus de 142 100 ha de vignobles biologiques, en hausse de 33% sur les quatre dernières années. Ce qui pèche, c’est sans doute le positionnement prix des vins. Plus qu’une faiblesse, Begoña Olavarría préfère parler de défi à relever : « Bien que l’Espagne soit le leader mondial en volume d’exportations de vin, il existe encore une grande marge pour améliorer notre positionnement en termes de valeur », reconnaît-elle. D’où la nécessité de « miser sur la qualité et la différenciation de nos vins, en mettant en valeur leur histoire, leur diversité et leur excellence ». Dans cette optique, l’OIVE a lancé à l’automne dernier le "Relato del Vino Español", un document stratégique conçu pour renforcer l'image du vin espagnol sur les marchés mondiaux, en « aidant à construire un récit unique et solide autour de nos vins ».
Meilleure valorisation à l’export
Autres axes stratégiques privilégiés : la mise en avant des cépages autochtones, l’oenotourisme et la vente directe aux consommateurs. « Nous voulons améliorer la rentabilité des producteurs, comprendre un environnement de plus en plus changeant, promouvoir la différenciation de nos vins de qualité et renforcer l’image du vin espagnol sur les marchés premium », détaille l’analyste. Sachant que la valorisation des vins reste un enjeu majeur, la filière espagnole cherche à éviter « la concurrence basée uniquement sur le prix ». Les données actuelles ne lui donneront pas tort : si les volumes exportés en 2024 accusent une régression par rapport à l’année précédente, les valeurs, elles, progressent. « Pour 2025, nous prévoyons une croissance soutenue dans le segment des vins de plus grande valeur et une plus grande diversification des marchés », prédit Begoña Olavarría, tout en constatant que la situation reste « volatile et incertaine… Les entreprises vitivinicoles en Espagne se portent globalement assez bien, malgré un contexte économique mondial complexe ». La filière espagnole n’évoluant pas dans une bulle, elle souligne l’importance du « travail conjoint du Comité Mixte composé des associations viticoles d’Espagne, de France et d’Italie, où nous mettons en commun régulièrement nos progrès et nos points communs pour travailler et nous défendre ensemble ».
