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L'avertissement sanitaire sur les bouteilles d’alcool est une priorité pour l’OMS
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Efforts concertés
L'avertissement sanitaire sur les bouteilles d’alcool est une priorité pour l’OMS

Dans un nouveau rapport particulièrement détaillé, l’antenne européenne de l'Organisation Mondiale de la Santé prône la mise en place d’avertissements contre le cancer sur le packaging des boissons alcoolisées, coïncidant avec l’examen du Plan de lutte européen contre le cancer, qui préconise la même chose, en plus d’une taxation renforcée et d’autres mesures draconiennes.
Par Sharon Nagel Le 20 février 2025
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L'avertissement sanitaire sur les bouteilles d’alcool est une priorité pour l’OMS
L’Irlande est le premier pays européen à instaurer des messages sanitaires sur le lien entre l’alcool et le cancer, qui entreront en vigueur l’an prochain - crédit photo : Vitisphere
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’OMS réitère et signe. Ce 14 février, sa branche Europe a publié un rapport de 88 pages qui exhorte ses Etats membres à instaurer des messages de mise en garde explicites sur le risque de contracter un cancer, quel que soit le niveau de consommation d’alcool. Estimant que le public est largement sous-informé de ce risque, le document insiste que « l’étiquetage n’est pas seulement un outil puissant, c’est une nécessité ». S’appuyant sur des données relatives à 2019, l’OMS affirme qu’au sein de l’Union Européenne, plus de 5 % de l’ensemble des décès étaient attribuables à l’alcool, le cancer en étant la principale cause. En préambule, le conseiller stratégique de l’OMS Europe, le docteur Gauden Galea, estime qu’il faut un « changement de braquet » sur le « discours autour de l’alcool en Europe », et que les responsables de la santé publique doivent « prioriser la mise en place d’avertissements sanitaires obligatoires, en s’opposant à toute pression qui viendra inévitablement des acteurs du commerce ».

Pas de QR codes

Evoquant une expérimentation réalisée en ligne entre novembre 2022 et mai 2023 auprès de quelque 20 000 personnes dans 14 pays européens (Autriche, Belgique, Estonie, France, Allemagne, Irlande, Lituanie, Lettonie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Slovénie, Espagne et Suède), le rapport de l’OMS balaie le recours à des QR codes pour transmettre cette information aux consommateurs, estimant que « la mise à disposition d’informations sous format numérique… ne peut pas remplacer des informations apposées sur l’étiquetage sans altérer la portée du message ». Et de se référer à l’efficacité des messages de mise en garde dans la lutte contre le tabagisme et sur le plan nutritionnel… L’OMS préconise la poursuite des recherches pour identifier la manière dont la présentation des messages sur l’étiquetage et l’exposition répétée à ces messages influe sur « la connaissance et la compréhension des dommages liés à l’alcool dans des situations grandeur nature ». Cela, sachant que l’Organisation estime qu’il existe « suffisamment d’indications sur les normes minimales en matière de conception et sur les principes pour développer et mettre en place des étiquettes qui apportent des informations pertinentes et facilement compréhensibles par les consommateurs d’une manière qui attirera leur attention ».

Des affirmations santé déjà décrédibilisées

Pour justifier l’impérieuse nécessité de mettre en œuvre ces messages de mise en garde, l’OMS affirme qu’un « lien de causalité est établi entre la consommation d’alcool et le développement d’au moins sept types de cancer », et que « globalement il n’y aucun niveau de consommation d’alcool sûr ». Cette affirmation est même « étayée » par un commentaire publié la veille dans la revue scientifique britannique The Lancet, signé notamment par Carina Ferreira-Borges, responsable de projet sur l’alcool au sein de l’OMS Europe. Elle y déclare, entre autres, que « les producteurs d’alcool se sont fortement opposés à l’introduction d’avertissements obligatoires contre le cancer sur l’étiquetage dans de nombreuses juridictions » et que l’OMS « s’attend à la même ingérence basée sur des arguments similaires en réponse aux efforts de santé publique motivées par la recommandation de l’Administrateur de la Santé publique aux Etats-Unis ». Pour rappel, en janvier celui-ci avait publié un avertissement mettant en garde le public américain contre le lien entre la consommation d’alcool – « quel qu’il soit » - et le risque de développer un cancer.

Or, quelques semaines auparavant, un aréopage de chercheurs américains avaient réfuté cette hypothèse, en estimant que le lien entre l’alcool consommé modérément et plusieurs types de cancer était pour le moins ténu, et concluant que « la consommation modérée d’alcool est associée à une mortalité toutes causes confondues plus faible ». D’ailleurs, on retrouve le même type de contradictions au sein même du rapport de l’OMS : si celle-ci reconnaît que « le nombre d’études évaluant l’impact des avertissements sanitaires sur l’étiquetage est plutôt faible et limité essentiellement à une gamme restreinte de pays anglophones », cela ne l’empêche pas de proclamer que « les avertissements sanitaires focalisés sur le cancer semblent avoir un impact particulier sur les connaissances des consommateurs : ils sont bien accueillis par les Européens, qu’ils soient présentés sous forme de texte ou accompagnés d’un symbole de mise en garde ».

Initiatives concertées à l’encontre du secteur

Les efforts redoublés de l’OMS pour appliquer les mêmes préceptes aux boissons alcoolisées qu’au tabac concordent avec ceux du Plan européen de lutte contre le cancer. Dans un document de travail publié ce 4 février, la Direction Générale de la Santé de l’Union Européenne reprend les mêmes arguments que l’OMS pour justifier des « mesures qui abordent l’accessibilité des produits (c’est-à-dire les prix, la taxation et les achats transfrontaliers), l’information aux consommateurs et la régulation de la publicité sur l’alcool ». Dans ce document, les instances européennes affirment que « les modes de consommation évoluent, et de nouveaux vins industriels ou boissons alcoolisées prêtes à boire font leur apparition ». Elles estiment ainsi qu’une « évaluation en profondeur de la Directive des taux d’accises sur l’alcool s’impose ». De même, elles précisent qu’une révision des règles sur les achats transfrontaliers de produits alcoolisés, notamment sur les droits d’accise, est en cours, et que le Plan contre le cancer « appelle à une proposition pour instaurer des avertissements sanitaires sur les étiquettes de boissons alcoolisées ».

 

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