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Le risque de précipitation calcique des vins à surveiller de près
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Millésime 2024
Le risque de précipitation calcique des vins à surveiller de près

Lors de son premier Smartlink de l’année, le laboratoire Excell alerte sur l’augmentation des risques de précipitations calciques et propose une nouvelle solution d’analyse.
Par Amélie Bimont Le 28 janvier 2025
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Le risque de précipitation calcique des vins à surveiller de près
Le phénomène de précipitation calcique devient de plus en plus représenté parmi les analyses du laboratoire Excell. - crédit photo : Amélie Bimont
A

u château Malartic Lagravière à Léognan, le laboratoire Excell dresse un constat sans appel le 23 janvier dernier. « On estime qu’à partir de 70 mg/L de calcium en moyenne dans les vins, il y a un risque de précipitations calciques » indique Tommaso Nicolato, directeur technique du laboratoire Excell. « Cette année, plus de la moitié de nos échantillons dépassent ce seuil ».

Un phénomène en recrudescence

Et cela ne fait qu’augmenter depuis 2019. « Nous avons analysé les dépôts des troubles reçus en bouteille depuis 2019 et calculé le pourcentage de troubles liés au tartrate de potassium par rapport à ceux liés au tartrate de calcium. Jusqu’en 2020, la répartition était plutôt équivalente entre les deux. Depuis 2021, l’écart s’est nettement creusé : la majorité des troubles est liée au tartrate de calcium » affirme Tommaso Nicolato.

« Cela est dû, d’une part à l’augmentation du phénomène, mais aussi au fait que l’on maîtrise mieux les précipitations tartriques. On reçoit donc moins d’échantillons avec des troubles liés au tartrate de potassium » précise Tommaso Nicolato.

Un nouveau test d’instabilité

Pour y remédier et à partir du mois de février, le laboratoire Excell proposera un test d’instabilité calcique, en plus de l’analyse de la concentration en calcium. « Nous avons acquis un Checkstab de dernière génération optimisé fin 2024 dans ce but. Il ne se base pas sur une précipitation à froid car selon nous, ce n’est pas la bonne approche. Il est basé sur le principe de Wurdig : on va sursaturer le vin en tartrate de calcium et observer s’il le solubilise » déclare le directeur technique.

il faudra informer le laboratoire du choix de stabilisation 

Avant de réaliser le test, il faudra informer le laboratoire du choix de stabilisation qui sera effectué au chai (CMC, passage au froid, …).

Le laboratoire rendra alors son verdict parmi les quatre états suivants :  instable, risque de précipitations possibles, stable à court terme (au moins un an) ou stable dans les conditions normales de stockage (pas de stress thermique chaud/froid répété ni de stockage prolongé à des températures négatives).

Une instabilité multifactorielle

Plusieurs facteurs favorisent les précipitations calciques, notamment la concentration en calcium dans les baies. « Avec le réchauffement climatique, le calcium s’accumule dans la vigne car cet ion est fortement impliqué dans la gestion de l’ouverture et la fermeture des stomates. La vigne va donc mobiliser le calcium pour gérer son évapotranspiration ».

L’augmentation du TAV et du pH et la baisse de l’acide malique sont également des facteurs qui favorisent la précipitation calcique. « Contrairement au potassium, le froid a très peu d’incidence sur le calcium. Les pectines pourraient également participer à cette problématique en interagissant avec le calcium » ajoute Tommaso Nicolato.

Le Japon va jusqu’à refuser des lots s’ils trouvent des micro-particules 

Un phénomène d’autant plus problématique les conditions d’exportations deviennent compliquées pour certains pays. « Le Brésil rajoute par exemple des analyses supplémentaires chaque semaine. Le Japon quant à lui devient très exigeant par rapport aux éléments particulaires présents dans les bouteilles. Ils vont jusqu’à refuser des lots s’ils trouvent des micro-particules » prévient Tommaso Nicolato.

 

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Tous les commentaires (4)
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Phil Le 30 janvier 2025 à 10:21:48
@HV La stabilisation tartrique membranaire (ou électrodialyse) est une solution pour réduire le risque de précipitation calcique. Je ne dis pas "garantir", parce qu'il n'existe pas de test prédictif pour mesurer ce risque, mais, par expérience, tous ceux qui utilisent cette méthode ne rencontrent plus de problèmes de précipitations calciques. Les producteurs de Champagnes et Crémants qui utilisent cette technique peuvent en être témoins, ils ne rencontrent plus de problèmes calciques lors du dégorgement.
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NPK Le 28 janvier 2025 à 19:49:05
Comme déjà signalé lors d'un article précédent sur ce sujet une autre piste à creuser sur l'origine des instabilités de tartrate de calcium pourrait être liée aux produits à base de carbonate de calcium appliqués à la vigne contre l' échaudage ou pour le renforcement des pellicules.
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ALAIN Le 28 janvier 2025 à 13:11:13
effectivement c'est un problème récurant. il faut noter 2 points essentiels : - le quasi abandon des techniques de stabilisation par le froid, au profit de stabilisation avec des inhibiteurs de cristallisation efficaces vis à vis des sels de K+ mais pas vis à vis des sels de Ca++. - les teneurs en calcium de plus en plus significatives il existe des traitements efficaces pour réduire les concentrations en Ca++ (souvent en phase de fermentation) et se mettre à un niveau de risques faibles.
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HV Le 28 janvier 2025 à 09:57:22
Dommage de ne pas donner les solutions possibles pour stabiliser les vins.
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