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Sauvegarde qui peut

Par Alexandre Abellan Le 24 janvier 2025
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Sauvegarde qui peut
M

ûr de dettes. Frappant les esprits de la filière vin, l’ouverture de la procédure de sauvegarde du domaine Tariquet, référence des Côtes-de-Gascogne, marque un tournant dans la crise viticole actuelle : les trésoreries arrivent à un point de rupture sous les coups de butoir de petites récoltes successives renchérissant des coûts de production déjà alourdis par l’inflation. Le tout alors que les marchés veulent des baisses de prix pour répondre à la chute du pouvoir d’achat de clients consommant moins de vin. Un effet ciseau qui s’étend et menace de faire tomber la dette la première tous les opérateurs fragilisés : caves coopératives comme vignerons indépendants, négociants, fournisseurs… Et pas seulement les producteurs de vins rouges de Bordeaux, du Sud-Ouest, du Languedoc et des Côtes-du-Rhône, comme en témoignent les vins blancs du Gers.

Pas de promesse de Gascon, le gros des défaillances ne paraît pas être derrière la filière mais encore devant elle, face à la lourdeur des encours et créances sur les trésoreries, autant que du poids des stocks de vin sur les prix et l’activité du marché. Allant croissantes cette fin 2024 (se concentrant surtout en Gironde), les ouvertures de procédures collectives ne vont pas s’amenuiser à court-terme, avec des signaux inquiétants en Occitanie (où les rentabilités des caves particulières et des domaines en coopératives sont mises à mal). La seule tendance positive pour l’avenir reste la croissance des sauvegardes, procédures préventives qui permettent la mise sous la protection du tribunal, du moins s’il y a anticipation pour éviter la cessation de paiement (imposant un redressement ou une liquidation).

Alors, la meilleure défaillance, c’est l’attaque ? Gelant la dette pour permettre un redéploiement stratégique, la sauvegarde repose sur le soutien d’avocats et d’administrateurs judiciaires pour avancer et ne pas péricliter en risquant la dégradation irréversible de la situation. S’il y a un risque d’effet domino, en fragilisant la chaîne des fournisseurs de la filière vitivinicole, il y a surtout un danger de perdre le contrôle de son entreprise en ayant un coup de retard. « Il n'y a rien dans le monde qui n'ait son moment décisif, et le chef-d'œuvre de la bonne conduite est de connaître et de prendre ce moment » écrivait le cardinal de Retz dans ses Mémoires (1717).

 

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Tous les commentaires (3)
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bill et boule Le 27 janvier 2025 à 15:56:03
La difficulté vient du fait que le civb est en deni depuis trop longtemps et qu il est même arrivé à en convaincre les services de la préfecture du département et de la Région !!! Les banques locales rasent les murs avec la complicité de Bercy tandis que la dgfip et la msa montrent les dents . La ministre de l agriculture n à pas été vue beaucoup sur le terrain viti , et en tous cas pas en bordelais. Et le judiciaire applique avec plus ou moins de bonheur le droit positif.Donc la planche de salut ce serainent les élus du parlement et du sénat. Le groupe collectif viti 33 à initié des audiences auprès des sénateurs , certains ont rencontré leurs députés. Il est pourtant deja trop tard pour beaucoup beaucoup de petits châteaux .Et le civb à beau multiplier par huissiers interposes les mises en demeure de payer sa cvo , le terrain ne s en laisse plus compter. Après la grève de la paperasse , c est la grève de l oseille qui devient imminente. Encore un peu de taille et les coûts des travaux du printemps 2025 s annoncent déjà comme juste infranchissables . Cette fois c 'un grand nombre ne sera même pas en position de vendanger et ce n est pas fautec avoir prevenu au niveau des odg des groupes organiques et de la fgvb. :^( Arrachage spectaculaire et pub massive n ont ainsi eu aucun impact sur les stocks de vin qui sont partout.Les douanes ont les stats et les chiffres équivalents bouteilles sont juste vertigineux et pas seulement en entrée de gamme rive droite !!! Tant que ces stocks ne bougent pas , le système se grippe .
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Renaud Le 26 janvier 2025 à 09:23:27
Depuis 20 ans avec le Collectif viti33 et Didier Cousiney son célèbre Président nous présentons cette étape comme un acte de gestion. Cependant la crise de Bordeaux était liée à une déconnexion de la production du commerce qui était pourtant présent. Aujourd'hui l'image du retrait de l'eau avant le tsunami est pertinente. Obtenir une pause pourquoi pas. Mais dans un marché qui s'effondre ,pas sur que sa propre restructuration sera efficace. Nous sommes bien au début de l'effondrement d'une économie. Mais comme l'arrêt est transversale peu de solutions individuelles. À moins d'un changement total de paradigmes de l'agriculture et de ses fonctionnement économiques , tous un par un nous nous enliserons dans les sables mouvant d'une société folle et divisée. Ce n'est pas en améliorant la bougie qu'on a inventé l'ampoule électrique. Faisons un pas de côté et proposons autre chose, autrement. Tout ceux qui n'osent pas encore lâcher le garde corps couleront avec le navire et toute la flotte.
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bill et boule Le 25 janvier 2025 à 23:42:44
la sauvegarde en procédure collective , c est un peu comparable à la mer qui se retire tres loin lors d un tsunami ...pour revenir un peu plus fort quelques temps plus tard .En effet et si la vente de vin ne se relance pas de manière significative , les nouvelles dettes s accumulent progressivement et alors la cessation de paiement devient inévitable. Donc ne nous réjouissons pas trop vite de la prolifération de ce type de mesure : il ne faut pas s y tromper , il s agit d une mesure collective publiée, dont la bonne gestion est faite souvent par un administrateur et qui par définition est transitoire. Les créanciers deviennent très méfiants et les clients déjà hésitants peuvent eux aussi ne plus faire confiance . L exploitation concernée était déjà en difficulté, mais la procédure désormais connue de tous peut faire peur . La première partie de 2025 permettra de mesurer le taux de conversion des sauvegardes en cessation de paiement , c est cet indicateur qui sera essentiel à surveiller .
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