25 ans de Vitisphere

"La réduction de la consommation de vin est commune à plusieurs pays, pour des raisons structurelles qui font vraiment peur"

itisphere lu par… Paolo Basso, le meilleur sommelier du monde en 2013, d’Europe en 2010 et de Suisse en 1997 qui s’est converti depuis à la production de vin dans le Tessin, «
au sud des Alpes, entre le Lac Majeur et le Lac de Côme » précise-t-il. Pour les 25 ans du site Vitisphere, l’expert suisse relève l’article "Les vins français perdent 1 milliard € à l'export en 2020" du 11 février 2021 faisant le bilan sur les effets de la fermeture des restaurants pour cause de crise covid, le désavantage compétitif des taxes Trump, le repli du marché chinois… « L’article en question m’a particulièrement interpellé à l’époque en raison de son analyse détaillée des défis auxquels était confrontée la filière viticole française » partage Paolo Basso, qui pointe que « malheureusement, par rapport à l'actualité, les choses ont évolué pour le pire et pas seulement en France. Vous ne traitez que de la France, parce que c'est votre public, mais maintenant la réduction de la consommation de vin est commune à plusieurs pays et pas à cause des fermetures de Covid, mais pour des raisons beaucoup plus structurelles qui font vraiment peur au secteur. »

« Sans parler de l'Italie, où un ministre vient d'adopter une loi qui a fait chuter de manière effrayante la consommation de vin dans les restaurants » Paolo Basso relève la pression systémique d’un hygiénisme de plus en plus pressant avec des autorités qui esquivent les sujets sensibles. « Dans leurs communications, ils ne disent jamais quelle quantité de vin vous pouvez boire tout en restant dans la limite du taux d'alcool autorisé par la loi, donc ils ne font que semer la peur et déstabiliser le consommateur » note-t-il, estimant que « jamais ils ne séparent le vin, un produit qui nous est donné par la nature et qui ne contient que 12 à 14 % d'alcool, des autres boissons alcoolisées industrielles sucrées, colorées, acidifiées et aromatisées qui n'ont rien à voir avec la nature, la culture, l'histoire et les traditions qui caractérisent le vin. »

De quoi valider le besoin d’informations sur la filière et ses défis comme le propose Vitisphere depuis un quart de siècle. « Cette plateforme a été un outil précieux au cours des années où je préparais le concours de Meilleur Sommelier du Monde. Elle m’a permis de rester informé grâce à des contenus d’actualité toujours pertinents et bien documentés, essentiels pour être à jour » glisse Paolo Basso.