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"20 fois moins d'eaux usées" grâce à l'ozone sur l'embouteillage des vins
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Technologie
"20 fois moins d'eaux usées" grâce à l'ozone sur l'embouteillage des vins

Un fournisseur de Loire-Atlantique est en train de développer un générateur d’ozone permettant de réaliser de considérables économies d’eau et de produits, tant lors de la mise en bouteille que de la filtration.
Par Amélie Bimont Le 14 janvier 2025
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Sabri Saidi, directeur de production de la cave coopérative d’Aghione, en Corse teste un générateur d'ozone sur la ligne d'embouteillage - crédit photo : Sabri Saidi
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es chiffres parlent d’eux-mêmes. « Avant d’utiliser de l’eau ozonée, nous rejetions entre 600 et 800 m3 d’eaux usées par an uniquement pour le rinçage des bouteilles, affirme Sabri Saidi, directeur de production de la cave coopérative d’Aghione, en Corse, qui tire 5 à 6 millions de cols par an. Aujourd’hui, nous n’en rejetons plus que 35 à 45 m3 par an. » Soit près de vingt fois moins, grâce à l’implantation d’un générateur d’ozone sur la ligne d’embouteillage.

Un oxydant très puissant

C’est Fourage CTI qui a installé ce matériel d’Ozone-Service en 2022, pour environ 100 000 €. « L’ozonation est déjà largement utilisée dans le traitement de l’eau potable et dans l’agroalimentaire, indique Xavier Chaigneau, PDG de Fourage CTI. Le générateur d’ozone est alimenté par de l’air comprimé et séché. Les molécules d’oxygène (O2) sont ensuite cassées par une décharge électrique pour former de l’ozone (O3), qui est ensuite dissous dans l’eau du réseau. » Une fois ozonée, l’eau devient désinfectante. L’ozone étant un oxydant très puissant, il tue toutes les bactéries, virus et champignons. Autre atout : l’ozone n’est pas rémanent et se décompose rapidement en oxygène.

« Le générateur est installé après la rinceuse-bouteille, explique Sabri Saidi. Au démarrage de la ligne d’embouteillage, on envoie l’eau du réseau, filtrée, dans la rinceuse-bouteille. On stocke les premières eaux de rinçage dans un bac de 200 litres. Une fois le bac rempli, on envoie cette eau vers le générateur d’ozone. Après une seconde filtration, à 0,65 micron, ce flux d’eau retourne vers la rinceuse-bouteille. En formant ce circuit fermé, on ne rejette plus les 130 ml d’eau nécessaire au lavage de chaque bouteille. On ne change chaque jour que l’eau du bac, soit 200 litres, contre 3 300 litres auparavant. »

Maîtriser le procédé

Afin de contrôler le taux d’ozone dans l’eau, le directeur de production dispose d’un écran. « Une sonde mesure en continu la concentration de l’eau en ozone, qui doit être supérieure à 0,3 mg/l, sinon une alarme s’enclenche », précise-t-il. Autre point de vigilance : la sécurité des opérateurs. Car même en petites quantités, ce gaz peut provoquer des dommages respiratoires. « Un capteur mesure la concentration d’ozone dans l’air à proximité du générateur. En cas de fuite, une alarme s’enclenche et le générateur s’arrête. »

Au-delà de l’économie d’eau, la cave d’Aghione y voit un autre intérêt. « Depuis douze ans, nous faisons du vin low-alcool, et depuis quatre ans du vin sans-alcool, explique Sabri Saidi. Avec ce type de produit, le risque microbiologique est plus important. Nettoyer à l’eau ozonée permet d’avoir des bouteilles stériles en sortie de rinçage. Cela assure une meilleure stabilité microbiologique à ces produits délicats. »

Fort de cette première installation fixe, Fourage CTI a depuis développé une nouvelle machine, partant cette fois d’un générateur d’ozone Xylem, une société américaine spécialisée dans le traitement de l’eau. « Nous avons conçu tous les programmes et automatismes, indique Xavier Chaigneau. Équipé de cet outil, on peut rincer les bouteilles et aussi stériliser une ligne d’embouteillage ou de filtration. À la clé, des économies d’eau et de produits chimiques. »

Développer les usages

Il détaille le procédé : « Aujourd’hui, pour désinfecter, soit on utilise de l’acide peracétique, soit de l’eau à 95 °C. Dans le second cas, on refroidit ensuite la ligne avec de l’eau froide qui part à l’égout. En ozonant l’eau, on stérilise à froid en circuit fermé. L’automate contrôle le taux d’ozone en entrée et en sortie. Tant qu’on a une différence entre les deux, c’est qu’il reste de la matière organique à dégrader. Quand ils atteignent l’équilibre, c’est terminé. Généralement, cela prend 20 minutes. Tout est automatisé, il suffit d’appuyer sur un bouton pour choisir son programme. Et on a accès à toute la traçabilité des nettoyages également. »

Autre utilisation possible : le nettoyage de cuves. « On sélectionne le programme, puis on branche la machine à l’entrée et à la sortie de la cuve, en circuit fermé », illustre le dirigeant. Seul inconvénient : il faut prévoir un bac tampon suffisant pour contenir l’eau de lavage de la cuve.

Acquérir cette nouvelle unité d’ozone, automatisée et équipée d’un bac de 200 litres, vous en coûtera 80 000 € HT. « Il faut produire a minima 500 000 cols pour s’équiper, estime Xavier Chaigneau. Le matériel devient vraiment optimal à partir de 2 millions. » Il confie enfin : « Nous préparons également une version plus petite, destinée à recycler uniquement l’eau d’une rinceuse-bouteille ».

 

Désinfecter les cuves inox et les barriques

Déjà commercialisé en Italie – et courant 2025 en France par ExperTi, filiale du groupe AEB –, l’ozoneur O-Tre Power permet de nettoyer cuves et barriques à l’aide d’ozone gazeux. « On le branche en circuit fermé sur une cuve ou sur plusieurs barriques grâce à des bondes spéciales, explique Nicola Boggiani, responsable commercial ExperTi, en Italie. On diffuse de l’ozone gazeux en continu de façon à saturer l’espace. On mesure le taux d’ozone en entrée et sortie de l’appareil. Quand il est égal, la désinfection est terminée. D’après nos essais, c’est même plus efficace que la vapeur pour tuer les micro-organismes. » Là aussi, une sonde est prévue pour alerter l’opérateur en cas de fuite. Différents modèles sont proposés en fonction du volume des cuves à désinfecter. À partir de 25 000 € HT.

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