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"Des tueurs de marché font le tour des caves avec des offres à la casse : 30-40 €/hl de vin"
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Cri d’écœurement
"Des tueurs de marché font le tour des caves avec des offres à la casse : 30-40 €/hl de vin"

Le temps passe et les cours du vin se tassent toujours : une situation invivable pour les vignobles pris entre la réduction des rendements par le climat et l’explosion des coûts de production alerte Arnaud Poitrine, porte-parole de la Coordination Rurale de l’Hérault.
Par Alexandre Abellan Le 10 janvier 2025
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'Vigneron est le seul métier où l’on peut vendre à perte' soupire Arnaud Poitrine. - crédit photo : DR
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Nouvelle année, anciennes revendications dans le vignoble : « on veut des prix » pose Arnaud Poitrine, le secrétaire général et porte-parole de la Coordination Rurale de l’Hérault (CR34). En cinquième place sur la liste départementale de la CR aux élections 2025 de la Chambre d’Agriculture (15-31 janvier), le viticulteur sur 22 hectares de vignes à Cabrières a une revendication simple : « une revalorisation de 20 % de nos produits », pour le vin en vrac comme en bouteille. « Ça ne serait pas énorme pour le consommateur, mais ça sauverait des vignerons » pointe Arnaud Poitrine, qui s’alarme « des tueurs de marché qui font le tour des caves avec des offres dérisoires. Ce sont des mercenaires qui proposent d’acheter à la casse du vin à 30-40 €/hl. Ils ont signé des contrats avec la grande distribution et cherchent les produits pour y répondre. Malgré leurs prix les plus bas, il y a toujours quelqu’un dans l’impasse financière ou qui n’a plus de place avant les vendanges, qui vend quel que soit le prix. »

Face aux demandes de révision d’Egalim ou de création d’Organisations de Producteur, le représentant de la CR 34 a une inquiétude : « il ne faut pas que le prix plancher devienne un prix maximum. C’est ce dont on a très peur. Sachant qu’il est difficile de fixer un coût de production entre la plaine et les coteaux. » Le syndicaliste pointe par contre que les discussions avec la grande distribution, à force d’actions de contrôle et d’échanges avec les centrales, commencent à faire bouger les lignes. Comme avec le retrait des promotions de vin d’Espagne à très bas prix dans le réseau Intermarché de l’Hérault.

On est tous dans le même bateau

Une première étape pour aller plus loin dans les demandes de valorisation pointe Arnaud Poitrine, qui reconnaît qu’après avoir bloqué des négociants, il apparaît difficile de dégager des augmentations de prix quand tous les opérateurs de la filière vin sont en difficultés : « le négoce nous dit perdre de l’argent comme nous. On est tous dans le même bateau, on veut vivre de notre métier. » En somme, « le marché viticole va très mal » résume le secrétaire général de la CR Occitanie, qui a conscience de la baisse de la consommation autant que du goulot d’étranglement de la grande distribution : « on demande d’augmenter les prix de 3 % au vu de la hausse des coûts de production, les acheteurs GD nous disent qu’il faut baisser de 7 % nos prix et on négocie à -1 %... Ce n’est plus tenable. Vigneron est le seul métier où l’on peut vendre à perte. »

Ce qui n’est pas durable quand on perd de l’argent tous les ans, alors que les aléas climatiques pèsent sur les rendements, que les prix stagnent et que les coûts de production augmentent toujours (entre intrants et matières sèches) : « on est dans l’effet ciseau d’un moindre production et de plus petits prix » pointe Arnaud Poitrine, qui conclut : « on veut des prix et pas des primes ».

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augustin Le 14 janvier 2025 à 13:56:52
Plusieurs remarques s imposent , au delà des clivages possibles sur le plan syndical ou géographique : . il y a une jurisprudence lacombe contre cordier et ginestet . elle émane effectivement d un viticulteur bordelais . qui plus est , qui a gagné son procès à titre individuel et avec ses propres deniers , indépendamment des syndicats . elle a portant eu pour effet essentiel rappelons le de consacrer l applicabilite de la loi egalim 1 sur le plan national ! . et cette démarche courageuse à d ailleurs été saluée à la fois par l interprofession et par la majorité des syndicats dont il me semble la cr ... . son application contribuait au plan de marche defini au plus haut niveau de l état pour l agriculture lors du sia 2024... Donc arrêtons e jouer le jeu des politiques ( que ce soit l executif ou le parlementaire ) en prétendant qu il faudra attendre egalim 4 pour faire appliquer le droit positif. Egalim 1 c est ici et maintenant , et le pouvoir judiciaire s est prononcé. Il y a certes une procédure d appel en cours mais pour le moment c est bien la jurisprudence de bordeaux debut 24 qui s applique ( le caractère exécutoire de la sentence n étant plus contestable ) et serait vraiment vraiment dommage que les viticulteurs et leurs conseils ne s y référent pas , maintenant que la voie a été ouverte et les marrons hors du feu. Ne serait ce que pour faire mentir la chaîne de quelques courtiers négociants et ou acheteurs de gd scelerats qui continuent à prétendre ignorer cet arrêt , pourtant fondamental. Faisons appliquer la loi, que diable ! Motivons nos experts comptables et nos avocats sans attendre .Agir autrement c est faire le jeu de ces fameux " tueurs de marché "que la cr 34 dénonce ici . Qu on se le dise , et dans tous les bassins viticoles confrontés à ce type de funeste pratique !
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