Nommée ce lundi 23 décembre ministre déléguée chargée du Tourisme auprès du ministre de l’Économie (Éric Lombard), Nathalie Delattre reste au gouvernement en rentrant dans l’équipe du premier ministre François Bayrou après avoir été en charge pendant 3 mois des relations avec le parlement pour Michel Barnier (dont un mois d’expédition des affaires courantes après la censure du 4 décembre). Un soutien gouvernemental tombant bien pour la filière vin alors que son plan stratégique souhaite « valoriser et moderniser l’image du vin et de la filière en privilégiant tous les leviers disponibles dont l’œnotourisme ». Des sujets que connait particulièrement bien Nathalie Delattre.
Exploitant depuis 2003 le domaine Bellevue à Langoiran (3,3 hectares en AOC Cadillac Côtes-de-Bordeaux), la sénatrice girondine du Rassemblement Démocratique et Social Européen qui a été vice-présidente du Sénat et co-présidente de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (ANEV) n’accepte pas d’être réduite à une lobbyiste du vin, estimant être une élue de terrain défendant les intérêts d’une filière ancrée dans les territoires (dans 66 départements). Ayant réclamé un Grenelle de la viticulture pendant des années, la sénatrice prône une vision transpartisane des intérêts vitivinicoles. Qu’il s’agisse des élus de la Nation ou des représentants de la filière.


Nathalie Delattre peut désormais placer le gouvernement en allié de la filière vin. En témoigne sa visite à la fête des grands vins de Bourgogne mi-octobre à Beaune, où elle s’est affirmée en « anti Dry January. Certes il faut rappeler l’exigence de modération. Mais les vignerons le font déjà naturellement auprès de leurs clients ! » Ancrée dans le vignoble bordelais qui fait face à une longue crise économique, Nathalie Delattre a également conscience des difficultés humaines causées : « il est indispensable que nous puissions mettre en place des outils de soutien. J’ai des amis qui se sont suicidés. Il faut faire beaucoup de prévention. La grande cause de la santé mentale est celle des jeunes, mais aussi des travailleurs et des chefs d’entreprises. »
Il n’y a plus qu’à passer des paroles aux actes.