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HVE dans le vignoble, label déjà mort sans le savoir encore ?
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2024 dans le rétroviseur
HVE dans le vignoble, label déjà mort sans le savoir encore ?

[Article paru le 15 mai 2024] Fin de vigne pour la certification Haute Valeur Environnementale ? Si son cœur bat encore, ce n’est plus avec le rythme d’antan : finie la croissance à deux chiffres, voici celle à deux chiffres… après la virgule ! Mais la mise en bière n’est pas encore écrite pour le président de l’association HVE qui appelle le ministère de l’Agriculture à de la souplesse réglementaire et une campagne de communication.
Par Alexandre Abellan Le 03 janvier 2025
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HVE dans le vignoble, label déjà mort sans le savoir encore ?
La fin du label HVE n’est pas écrit, du moins « s’il y a un signal envoyé en termes de communication sur la démarche » plaide Jean-Jacques Jarjanette. - crédit photo : Alexandre Abellan
«

 Exilé sur le sol au milieu des huées » comme l’écrit Charles Baudelaire, le label gouvernemental Haute Valeur Environnementale (HVE) affiche un nouveau tassement de ses conversions. Toujours aussi discrètement, le ministère de l’Agriculture vient de publier le recensement au premier janvier 2024 des exploitations labellisées : 38 351 agriculteurs, soit une timide hausse de 2,6 % par rapport au premier juillet 2023 (pour +994 exploitations, 6 fois moins qu’il y a 6 mois). Un sacré coup dans l’aile, alors que le label officiel affichait encore +21 % au premier janvier 2023 (par rapport au premier juillet 2022), au moment où entrait en vigueur le nouveau référentiel décrié du label (la quatrième version depuis sa création en 2012, tandis que les exploitations labellisées sous la troisième version de 2016 restent certifiées jusqu’au premier janvier 2025). Reconnaissant que « cette augmentation est ralentie » en 2024, le ministère préfère voir le verre à moitié plein en soulignant que 9 028 exploitations agricoles sont labellisées avec la quatrième version du cahier des charges HVE, en hausse de 169 % par rapport au premier juillet 2023.

Représentant désormais 61 % des exploitations certifiées (-2 points en six mois), la viticulture réunit 23 542 exploitations HVE pour 626 057 hectares au premier janvier 2024. Soit +0,6 % et +0,2 % en 6 mois : loin des croissances à deux chiffres auxquelles la certification s’était habituée (comme +24 % en janvier 2022), alors que la vigne est le soutien historique de la démarche (dont le logo a été lancé en 2014 sur le salon parisien des Vignerons Indépendants). Dans le détail, des régions viticoles affichent même des replis inhabituels dans leur nombre de certifiés : -93 en région Auvergne Rhône Alpes (qui rassemble au total 6 % des vitis HVE), -34 labélisés en Nouvelle-Aquitaine (17 % des vitis HVE), -18 en Centre Val de Loire (2 %), -16 en Bourgogne France Comté (3 %).

Persistance rétinienne

Ces contre-performances forment un coup dur, mais pas une surprise pour Jean-Jacques Jarjanette, le président de l’association de défense de HVE. « C’est en ligne avec ce qui était prévu : il n’y a pas d’effondrement immédiat, comme ceux précédemment certifiés le sont jusqu’au premier janvier 2025. Si les aménagements pratiqués ont parfois adouci les choses, cela va se dégrader » indique le vigneron champenois, pointant « l’effet de ciseau du durcissement de la démarche et un refus de mettre en place une communication pour en améliorer la notoriété ».

Alors qu’un vent de défaitisme souffle dans le vignoble, où l’on entend que HVE a été abandonné par les pouvoirs publics face aux critiques répétées de la filière bio (et une attaque en justice), Jean-Jacques Jarjanette se veut optimiste : « rien n’est perdu. Le besoin d’avoir une certification mettant en avant les efforts environnementaux, sans pour autant aller vers les prix de revient du bio, existe toujours. C’est encore plus vrai qu’hier. L’intérêt de la démarche est parfaitement compris par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Je fais confiance au bon sens. Il faut que des décisions soient prises. »

Il suffirait d’un signe

Pour le président de l’association HVE, ce serait folie de gâcher le potentiel de la certification conventionnelle : « il suffirait de pas grand-chose, il suffirait d’un signe » ajoute-t-il. Plus qu’un air de Jean-Jacques Goldman, Jean-Jacques Jarjanette attend « de la communication sur la démarche, avec un budget public, et de travailler filière par filière sur des aménagements techniques, pour redonner de la souplesse et faciliter l’accès à la certification. Aujourd’hui, il y a une désespérance, c’est clair, de beaucoup de gens qui y ont cru. Mais on sait ce qu’il faudrait faire pour que les producteurs ne perdent pas espoir en montrant que l’on croit en la démarche. » Mais si l’on ne change rien, rendez-vous dans 6 mois pour voir si les prédictions de tassement/repli se confirment. Et alors poursuivre le poème de Charles Baudelaire appliqué à la déchéance de HVE : « lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ».

 

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Tous les commentaires (4)
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ro33 Le 07 janvier 2025 à 11:49:36
Un commentaire aux commentaires... Médocon : au lieu de vous plaindre gratuitement, allez faire le boulot de ces gens que vous critiquez. Etant administrateur de mon ODG depuis 25 ans, je remercie et félicite le directeur et toute l'équipe qui œuvrent au quotidien pour notre défense, qui facilitent les démarches administratives et aussi commerciales, qui améliorent autant que faire se peut notre situation. Si certaines dérives/abus existent peut-être, sont-elles/ils conscient(e)s, et surtout ne pas globaliser. Viti26 et JP : ce serait être stupide et aveugle que de dire que la situation sous HVE n'est pas une amélioration par rapport à il y a 30 ou 40 ans : phytos et herbicides diminués, effluents, prises en compte de l'environnement. Donc, tant mieux si c'est un peu mieux. Faire de l'ombre au bio ? Ah nous y voilà. Encore et toujours cette opposition. Si le bio était autant la panacée, tout le monde serait bio et le soleil brillerait sans aucune ombre. Malheureusement c'est compliqué pour les bios sur le terrain avec ces dernières années à très forte pression maladies, qui obligent certains à traiter 2 fois plus (+ de 25 traitements, ça commence à faire beaucoup non ?) pour 3 fois moins de rendement, voire même pas de rendement du tout. Et je compatis sincèrement. Parfois le modèle économique n'est pas viable. La valorisation n'est pas forcément en face, et ce n'est pas la faute du HVE : coûts de production, pouvoir d'achat...La certification HVE est une évolution positive des mentalités et des pratiques, et vient s'additionner à la bio, biodynamie, même si ces dernières sont plus vertueuses écologiquement parlant. Sa décroissance ne serait donc pas un bon signal. Alors même si le contexte est très difficile, essayons d'être un peu plus ensemble et positif, de délaisser la critique gratuite et non constructive, et d'agir. Ce n'est pas en tuant le voisin que ça ira forcément mieux, il va déjà y avoir assez de morts comme ça...
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Médocon Le 03 janvier 2025 à 19:51:47
La certification, surtout obligatoire est une forme de racket. Si on ajoute les cotisations civb, odg, qualibordeaux?..ça commence à faire. Ras le bol de payer les salaires et surtout les retraites des directeurs et salariés de ces machins?
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Viti 26 Le 03 janvier 2025 à 12:26:29
La certification HVE ne manquera à personne, elle n'a au départ été souhaitee par personne, c'est une demande de la GD, un label de plus. A part faire du tord au bio dont le cahier des charges est clair pour tout le monde et au conventionnel par comparaison, aucun bénéfice n'est à attendre de ce label pour les viticulteurs.
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Raffard jean Philippe Le 03 janvier 2025 à 10:15:51
Bye bye la certification HVE ! J'ai toujours pensé que cette certification était mal née car elle est d'essence gouvernementale. Les politiques croient toujours bien faire en multipliant les contraintes « par petites touches » pour amener les vignerons à avoir un comportement soit disant vertueux en maniant la carotte et le bâton. Eh bien, c'est raté. C'est le rôle de l'État d'impulser, de réguler, de contrôler. Et de laisser aux professionnels, aux syndicats ou aux associations le soin de mettre en place les dispositifs de certifications adaptés aux attentes du terrain. Génération Vignerons
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