En cette mi-décembre, la principale organisation professionnelle en Afrique du Sud – South Africa Wine – a publié ses premières prévisions de récolte pour 2025. Les techniciens viticoles et caves prévoient une amélioration des volumes par rapport à cette année, dont la production (8,8 Mhl) a accusé une baisse de 5 % comparée à celle de 2023 et de 13 % sur la moyenne quinquennale. Lors de la saison dernière, les producteurs ont dû faire face à de multiples aléas climatiques, notamment des gelées, des précipitations importantes voire des inondations et des vents forts.
Cette année, les conditions modérées et l’impact minime d’épisodes météorologiques extrêmes laissent actuellement espérer une production comparable à celle de 2023, soit 1,183 million de tonnes de raisins, qui reste le deuxième niveau le plus faible de ces deux dernières décennies. « Le cycle végétatif a bénéficié d’un régime des pluies favorable en hiver et d’un printemps modéré, ce qui a favorisé un débourrement homogène et une croissance saine de la vigne », explique le Dr Etienne Terblanche, responsable des services de conseil auprès de Vinpro. « Alors que la superficie du vignoble national continue de régresser, les conditions actuelles et la ténacité des producteurs laissent augurer d’une récolte très qualitative pour les cépages clés ». Bien évidemment, les conditions climatiques des deux ou trois prochains mois seront déterminantes : « Les producteurs sont optimistes mais pour réaliser tout le potentiel de la prochaine récolte, il faudra rester vigilant et savoir s’adapter », précise le conseiller. De son côté, le directeur de South Africa Wine, Rico Basson, souligne que « les stocks au sein de la filière sont équilibrés et correspondent à la demande des marchés internationaux et domestique ».
Récolte importante prévue en Nouvelle-ZélandeAilleurs, les producteurs néo-zélandais s’attendent pour l’heure à une bonne récolte eu égard au nombre de grappes par souche. « Nous allons sans doute perdre une partie de la récolte dans la vallée de l’Awatere en raison de la grêle en novembre, mais globalement la vigne progresse bien pour le moment », indiquait Mike Brown, directeur de la coopérative Marlborough Grape Growers à l’occasion de la World Bulk Wine Exhibition fin novembre. Avec ses 80 vignerons coopérateurs, la coopérative cultive 800 hectares de vignes dans la principale région productrice du pays. Malgré la forte volonté expansionniste de la filière néo-zélandaise, celle-ci commence à subir certains revers sur le marché international, malgré la part prédominante des vins blancs dans sa production. « Les stocks étaient importants en 2022-2023 », note Mike Brown. « Par le passé, on commercialisait nos sauvignons blancs deux ou trois mois seulement après les vendanges. A l’heure actuelle, seule une petite partie du millésime 2024 a été vendue, ce qui a eu un impact sur les prix. Il y a une pression pour écouler les vins ».
Perspectives positives en ArgentineDe l’autre côté du Pacifique, en Argentine, les perspectives pour le millésime 2025 sont actuellement positives. L’union de coopératives Fecovita, qui réunit 29 caves coopératives et 5 000 viticulteurs, est optimiste. « L’hiver a été bon avec beaucoup de neige. Nous n’avons pas subi de grêle jusqu’à présent et les gelées ont été modérées, donc nous avons bon espoir pour le prochain millésime », se réjouit Franco Michel, œnologue chargé des vins destinés à l’exportation. D’après les données de l’OIV présentées fin novembre, l’Argentine a récolté 10,9 Mhl cette année, en hausse de 23% par rapport à 2023 mais en baisse de 4% par rapport à la moyenne quinquennale. Une progression des volumes l’année prochaine permettrait aux opérateurs argentins d’assurer leur grand retour sur la scène internationale, comme le confirme Franco Michel. « A cause de la crise économique en Argentine, nos prix n’étaient pas compétitifs. L’arrivée d’un nouveau Président a eu un impact positif sur l’économie et l’Argentine commence à sortir de la crise. Les indicateurs pour 2025 sont bons, notamment en ce qui concerne la stabilité que recherchent les acheteurs ».