ctualité riche au sein du secteur du vin en Russie à l’occasion du 3ème Forum du Vin Russe les 7 et 8 novembre à Moscou, pour ne pas dire des déclarations à qui mieux mieux parmi les responsables professionnels et représentants de l’Etat. Selon une information relayée par les médias russes, le ministère de l’Industrie et du Commerce a élaboré un projet de loi qui fixe à 20% la part des vins nationaux sur les linéaires et les cartes des vins dans les restaurants à travers le pays, et prévoit la manière dont les vins russes doivent être mis en avant. « Ce n’est qu’un début », a annoncé Roman Chekushov, ministre adjoint du Commerce et de l’Industrie. « Actuellement, environ 95% du vin russe est vendu au détail, soit un peu moins de 5% dans les établissements de restauration. Notre tâche est d’augmenter la part du vin russe dans le volume total des ventes ».
Une mise en application espérée en mars 2025
Du côté du vice-Premier ministre chargé de l’Agriculture, Dmitri Patrushev, le ton est plus prudent. A l’occasion du Forum du Vin Russe, il a déclaré qu’il fallait « avancer étape par étape. Ne disons pas que tout devrait être à 100% ou à 50%. Nous verrons désormais comment fonctionnent les 20%. Nous atteindrons ce chiffre, et nous passerons à autre chose. Pour ajuster ce chiffre nous devons attendre la réaction du marché… ». Le projet de loi propose actuellement une mise en application de la mesure au 1er mars 2025, et fait suite à maints appels dans ce sens par les professionnels russes et représentants politiques. Dans le même temps, Dmitri Patrushev a également déclaré dans les médias russes qu’il était « d’accord que les droits [de douane sur les importations de vins] de 25% peuvent être augmentés, peut-être jusqu’à 30% ou jusqu’à 50% », tout en réfutant l’idée d’adopter « une position dure concernant des droits prohibitifs », comme le demande l’Association des vignerons de Russie, réclamant le passage à 200%. Les autorités russes savent que des mesures prohibitives peuvent être contournées et elles souhaitent optimiser la collecte des droits de douane car ceux-ci sont partiellement alloués au développement du secteur vitivinicole national.
Les importations de vins chutent
Les hausses progressives depuis 2023 des droits de douane sur les importations provenant de pays jugés « hostiles » à la Russie ont eu un impact indéniable sur les volumes importés. Rappelons que ces droits de douane sont passés de 12,5% à 20%, puis à 25% en août dernier avec un minimum de 2$ le litre. D’après les données issues de la Commission européenne, entre le 1er août 2023 et le 31 janvier 2024 les pays de l’UE ont vu leurs exportations de vins tranquilles et effervescents vers la Russie baisser de 37,2% par rapport à la même période en 2022-2023. Totalisant 1,19 million d’hectolitres, ce volume représente le niveau le plus bas des cinq dernières années. Quasiment tous les pays fournisseurs sont touchés par cette baisse, les expéditions françaises chutant de 66% contre -29,5% pour l’Italie et -44% pour la Lettonie, plus grand centre d’exportation vers la Russie où sont apposés des timbres fiscaux par des entreprises russes. Selon les médias russes, les importations en Russie ont de nouveau baissé cette année pour une hausse concomitante des exportations, la Chine se positionnant en tête des pays importateurs. D’après le Service fédéral des douanes en Russie, les importations ont régressé d’un tiers sur les dix premiers mois de l’année.