Les Caves de la Loire ont été construites sur plusieurs années. La partie historique date de 1964. A l’intérieur, il y a de la cuverie béton sur 3 étages -au sous-sol, au rez-de-chaussée et à l’étage- qui fait partie intégrante de la structure du bâtiment. On ne peut pas la détruire. Nous avons donc décidé de rénover ces cuves pour y stocker nos vins », explique Fabien Cogné, responsable de site de cette coopérative basée à Saumur.
Ces cuves béton totalisent 12 000 hl auxquelles s’ajoutent 53 000 hl de cuves inox. En 2023, Fabien Cogné en a fait rénover 6 cuves totalisant 3107 hl pour y stocker les vins prêts à la mise. « Nous avons réhabilité ces cuves pour augmenter notre capacité de stockage, indique-t-il. Avant cela, nous ne les utilisions plus car elles étaient en très mauvais état. Le béton s’était dégradé au point que des fers étaient à nu. »
A Angeac-Champagne (Charente), la SCEA Renaud de Champ Contre, une exploitation de 23 ha, ne possède que des cuves béton. Leur rénovation se présente donc comme une évidence plus forte encore. D’autant plus que ces cuves paraissent indestructibles. « Ce sont des blockhaus avec une voûte de 30 centimètres d'épaisseur en béton armé silex conçues en 1923 pour durer, assure Bertrand de Witasse, le gérant de l’exploitation. Nous y vinifions tous nos vins »
A la différence de Fabien Cogné, Bertrand de Witasse voit le bout de son programme de rénovation. En moins de 20 ans il a rénové huit cuves dont les deux dernières, de 350 et 410 hl, cette année. Désormais, n’en reste qu’une à remettre d’aplomb. Bertrand de Witasse a le temps de voir venir. « Habituellement 6 cuves nous suffisent pour vinifier nos 1600 à 2500 hl, selon les années », dit-il.
Ces chantiers se déroulent en plusieurs étapes. « Une première équipe a décapé la structure interne des cuves au karcher à très haute pression, détaille Fabien Cogné. Ensuite, une deuxième équipe est venue réagréer le ciment pour recréer des pentes et des surfaces lisses. Cette équipe a aussi repris les plafonds afin qu’ils soient bien plats pour éviter la formation de poche d’air. Elle a repris les sols pour ramener les flux vers les portes. Après trois semaines de séchage, une troisième équipe a appliqué de la fibre de verre et une couche de silice fine par-dessus. Pour finir, une dernière équipe a posé une résine alimentaire à chaud. Dix jours plus tard, nous pouvions utiliser ces cuves ».
Réalisé en 2023, par l’entreprise Dominique Martin, ce chantier s’est étalé sur plusieurs semaines de juin à début septembre. A cette occasion, les Caves de la Loire ont rénové 6 cuves, une de 1300 hl et 5 de 380 hl, au prix de 103 euros HT/m², hors équipement, soit un total de 100 000 €, équipements compris. Ayant fait appel au même prestataire, la société Renaud de Champ Contre est passée par les mêmes étapes mais son chantier, bien moins conséquent, ne lui a coûté que 7500 €.
Tous deux en ont profité pour moderniser leurs cuves. Fabien Cogné a remplacé toutes les vieilles trappes en fonte et les vieilles vannes papillon et dégustateurs en laiton par leurs équivalents en inox. De son côté, Bertrand de Witasse a remplacé les antiques trappes en bois au pied de ses cuves qu’il fermait à l’aide de vis par des portes en inox et substitué la tuyauterie en cuivre par de l’inox. Il a aussi équipé ses cuves de drapeaux pour la maîtrise des températures de fermentation.
Toutes deux ont demandé un certificat d’alimentarité des résines à leur fournisseur, garantissant l’absence de phtalate et leur résistance à l’alcool du vin. Fabien Cogné a fait des analyses de ses vins en cours de stockage pour s’en assurer. « Nous avons vérifié l’absence de phtalate », confirme-t-il.
Désormais, ils apprécient le confort de travail avec ces cuves rénovées. « Je n’ai plus besoin de les affranchir à l’acide tartrique avant d’encuver et j’ai besoin de beaucoup moins d’eau pour les nettoyer après le vinifications », note Bertrand de Witasse. Même constat aux Caves de la Loire. « les cuves sont bien plus faciles à désinfecter », souligne Fabien Congé. Les voilà reparties pour servir mieux encore que neuves.
Les Caves de la Loire comme la SCEA Renaud de Champ Contre ont bien anticipé leurs chantiers pour bénéficier des aides à l’investissement de FranceAgriMer. « Nous avons préparé le dossier avec les devis en fin d’année 2022 pour le soumettre à FranceAgriMer en début d’année 2023 et ainsi prétendre à ces subventions, à hauteur de 30%, afin de réhabiliter les cuves avant les vendanges 2023”. Cette anticipation a aussi été de mise pour la société Renaud de Champ Contre pour les demandes de subvention qui soulignant que « FranceAgriMer prend 30 à 50 % des dépenses éligibles ».