lors qu’un peu plus de 10 000 hectares de vignes sont actuellement en lice pour l’aide à l’arrachage définitif de 4 000 €/ha qui s’achève ce mercredi 13 novembre à midi et peut concerner jusqu’à 30 000 ha, « on ne peut pas se permettre de ne pas utiliser l’enveloppe » alerte le vigneron bordelais Olivier Metzinger, membre du collectif Viti 33, qui le reconnaît : « ce dispositif n’est pas la panacée, mais c’est mieux que rien pour ceux qui veulent arrêter ou réduire la voilure ». Ayant demandé lui-même l’arrachage sur fonds Ukraine de 3 hectares (après 5,6 ha passés en diversification via l’aide CIVB*), le producteur de Cadillac a la volonté de « tordre le cou aux fausses informations », alors qu’il estime qu’« il y a énormément de fausses informations qui circulent sur le dispositif d’arrachage définitif et qui freinent peut-être les dossiers. »
Si une foire aux questions est mise en ligne par FranceAgriMer, Olivier Metzinger veut répondre directement aux interrogations de « ceux qui hésitent ». D’abord le devenir de la terre : « après cet arrachage vous faites ce que vous voulez de vos parcelles cadastrales y compris replanter une vigne avec des autorisations issues d'autres arrachages non-primés » indique le vigneron, qui précise : « vous ne perdez que votre "droit de plantation" pour lequel vous toucherez la prime. Si vous continuez votre activité vous pouvez continuer de replanter votre vignoble y compris avec les aides à la restructuration (sans aucun délai). Par contre, pendant 6 ans vous ne pouvez pas demander de droits nouveaux. »


Ensuite, il faut veiller à être dans les clous : « ce dispositif s'adresse uniquement aux exploitants, qui doivent impérativement être encore exploitant au moment du paiement de la prime, c'est à dire encore un an. » Dans son dispositif, FranceAgriMer indique que pour être éligible le demandeur doit « être immatriculé au répertoire SIRENE de l’INSEE par un numéro SIRET actif au moment du dépôt de la demande d’aide et au jour du paiement ». Contacté pour avoir des précisions, les services de FranceAgriMer confirme que l’aide doit être demandée par les exploitants avec un n° Siret qui doit rester actif jusqu’au paiement. « Mais il est possible de demander une dérogation auprès de la MSA pour toucher sa retraite dès maintenant et être exploitant le temps de clore le dossier courant 2025 » indique le vigneron bordelais. Qui porte une autre alerte « pour les propriétaires du foncier dont le fermier veut arrêter ou a stoppé, il faut faire le dossier par son intermédiaire : attention, c’est urgent. »
* : Soit l’arrachage sanitaire à 6 000 €/ha financé par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). Ayant également des fermages qui pourraient arracher, Olivier Metzinger pourrait voir passer ses surfaces en exploitation de 34,2 à 21,3 ha, voire 16,8 ha.