eux trous dans la carte des vins réunis à ProWein du dimanche 16 au mardi 18 mars 2025 : l’Alsace et l’Australie. Pour le Comité Interprofessionnel des Vins d'Alsace (CIVA), « nous avons pris la décision de ne pas reconduire notre stand commun » confirme Margaux Bruckert, chef de Zone Europe pour l’interprofession, expliquant ce choix par « la montée en puissance de Wine Paris (avec un stand de 450 m²), la diminution du nombre d’exposants sur notre stand CIVA à Prowein, etc… », mais précisant que « nous souhaitons maintenir différentes activités (masterclass, partenariat presse…) pour soutenir et accompagner les producteurs présents et communiquer autour de nos vins d’Alsace en amont et pendant cet événement. »
De l’autre côté du globe, « Wine Australia n’aura pas de stand sur ProWein 2025 à Düsseldorf faute de demande » indique Emma Baumann, la responsable de la communication de l’agence gouvernementale dédiée à la promotion des vins australiens, précisant qu’« en mai et juin 2024, nous avons demandé aux états, régions et producteurs australiens s’ils étaient intéressants par un stand sur notre pavillon. Moins d’une poignée de producteurs ont exprimé leur intérêt. Plus tôt dans l’année, nous avions aussi invité les producteurs à nous indiquer leur intérêt pour Wine Paris 2025, nous avons reçu des demandes et donc nous y aurons un pavillon » (avec 30 exposants indiqués à date).


Contacté, le salon ProWein voit dans ces retraits une conséquence de la crise viticole mondiale. « La France, comme de nombreuses grandes nations viticoles, est actuellement confrontée à de multiples défis. La baisse des volumes de récolte, l'augmentation des coûts et une demande globalement en baisse sont des problématiques qui préoccupent actuellement de nombreux pays » indique l’organisateur allemand, notant que malgré les défections de ces deux pavillons collectifs, « toutes les régions viticoles françaises seront représentées de manière collective ou individuelle, permettant ainsi à nos acheteurs professionnels d'Allemagne et d'autres grands pays importateurs de continuer à découvrir l'offre française dans toute sa diversité et sa profondeur. » Ne donnant pas de chiffres, ProWein précise qu’« en général, l'offre française sera un peu plus concentrée l'année prochaine. Cela s'explique d'une part par le fait que nous avons pu réduire la largeur des allées, qui avaient été élargies pendant la pandémie. D'autre part, la participation globale des entreprises françaises se réduit. »
Pointant que « la participation sur le Pavillon France sur le salon ProWein reflète le contexte de la filière actuellement », Santiago Diaz Herrenschmidt, le chef de service des pavillons France Agrotech pour l’agence Business France, confirme que « la filière ressent une crise à la fois conjoncturelle et structurelle, imposant des choix dans la façon dont les acteurs gèrent leur activité et jouant sur leur optimisme ». Ce qui aboutit à ce que la « prudence est, pour beaucoup, le nouveau mot d’ordre » pour le grand organisateur des stands collectifs du vignoble français à l’export. Entre phénomènes conjoncturels (moindre budget pour la promotion des régions et interprofessions, incertitudes géopolitiques sur l’export…) et structurels (campagnes d’arrachage en cours et à venir), « l’approche commerciale des exportateurs nécessite une analyse fine pour trouver des opportunités et débouchés encore positifs et pérennes » analyse Santiago Diaz Herrenschmidt, qui annonce que Business France reste « fortement mobilisée sur l’organisation du Pavillon France sur Prowein Düsseldorf, moment phare pour les exportateurs français et je tiens à souligner que la cible acheteurs n’est pas la même que sur Wine Paris, les deux salons étant complémentaires ».


Revendiquant le titre de premier salon commercial au monde pour les professionnels du vin alors que la concurrence se raffermit avec Wine Paris, le salon ProWein affirme être « la seule plateforme permettant aux producteurs orientés vers l'exportation de rencontrer les meilleurs acheteurs du monde entier. Les vins français y sont très demandés, avec environ un visiteur sur deux ayant la France dans son agenda. » Une demande raccordée à une offre croissance : « les acheteurs professionnels internationaux sont notre force, et c'est exactement ce dont les producteurs orientés vers l'exportation, en particulier ceux de France, ont besoin actuellement. »