ne entrée dont les murs reprennent la faïence des cuves en béton pour évoquer l’élevage sur lies, un bar à vin détaillant par le menu les crus du Muscadet et illustrant leur diversité par des murs reprenant les strates géologiques, une carte géante reliant le vignoble nantais à la Loire et à l’océan Atlantique, un jardin extérieur aménagé pour les apéritifs dinatoires du début mai à la fin septembre, un conservatoire de cépages centré sur le melon de Bourgogne… Le château de la Frémoire déploie son offre œnotouristique pour devenir l’ambassade de la Fédération des Vins de Nantes (400 vignerons pour 6 000 hectares d’appellation Muscadet, 300 ha de gros-plant du pays nantais et 150 ha de coteaux-d’Ancenis).
Inauguré ce jeudi 3 octobre, « ce lieu constitue l’un des chantiers majeurs que nous avons souhaité lancer » pointe Christophe Vilain, le président de la Fédération des Vins de Nantes, qui « salue l’audace, la folie douce, d’ouvrir ce lieu au public en 2016 » avec un bar à vins et des fruits de mers proposés à l’extérieur. Acheté en 1989 par le syndicat viticole pour installer un pôle syndical*, le château de la Frémoire ouvre désormais ses portes après une année de travaux et l’investissement d’un million d’euros. De quoi porter trois axes de communication identitaire du Muscadet : l’élevage sur lies, le cépage melon de Bourgogne et la mosaïque de terroir déroule François Robin, le délégué à la communication de la Fédération des Vins de Nantes. Des concepts désormais incarnés dans le château : « la meilleure façon de faire comprendre quelque chose, c’est de la montrer » souligne François Robin, qui évoque un « lieu pour faire comprendre la diversité des muscadets, qui peut être insoupçonnée pour une partie de nos consommateurs. »


« Nos vins ont désormais une ambassade à leur image » déclare François Libeau, le président du pôle de communication de la Fédération des Vins de Nantes, qui souhaite alimenter avec la Frémoire une prise de « conscience du potentiel de nos vins blancs secs de Loire produits dans le respect de la nature, légers en alcool, iconiques ou accessibles à tous, incarnés par des vignerons de grand talent ». De quoi imaginer une « université de la valeur, que nous allons créer au service de la compétitivité des exploitations » glisse Christophe Vilain, qui se veut combatif malgré les vents contraires. « La période difficile que nous traversons me persuade que si les réussites individuelles doivent servir d’exemples, le collectif doit toujours être là pour accompagner, protéger, donner de l’élan » détaille le vigneron du Loroux-Bottereau (Loire-Atlantique), qui ne cache pas le coup porté au moral par les rendements : « le climat a été impitoyable pour le millésime 2024, confirmant notre fragilité devant la nature, mais aussi à toutes les conjonctures. En 35 ans de métier, nous n’avons jamais eu autant d’incertitudes. »
C’est un voile sur l’inauguration : « la fête aurait été plus belle si la nature s’était montrée plus généreuse en 2024 » confirme François Lieubeau, pour qui la Frémoire « doit nous donner confiance en l’avenir, pour traverser les défis colossaux qui nous attendent. Il nous montre la voie : celle d’une identité claire, de besoin de diversité, d’une agilité de l’indispensable chemin de valorisation sans laquelle aucun projet d’avenir n’est possible… À nous de faire en sorte que l’histoire retienne plutôt de 2024 l’ouverture du château de la Frémoire comme une nouvelle page à écrire. »
Au-delà du nombre de visiteurs (8 000 accueillis depuis l’ouverture le 17 juillet, pour un objectif d’au moins 17 000 visites sur une saison complète, le niveau atteint avec le seul bar à vin extérieur), le succès du château de la Frémoire se mesurera à la réalisation de trois ambitions : « gagner du statut, faire de Nantes une ambassade et connecter le vignoble à l’océan en créant un réflexe du Muscadet sur ses produits » résume François Robin.
* : Le château de la Frémoire continue d’héberger la Fédération des Vins de Nantes, le Syndicat des Vignerons Indépendants de Nantes, le Comité de restructuration du vignoble, le pôle R&D de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV)…
« Il y a eu dans ces murs, à l’abri des regards, des réunions, des négociations, des décisions, qui ont écrit l’histoire du vignoble de Nantes. Certaines heureuses, qui ont conduit à des succès, d’autres certainement discutables, à la lumière du présent » déclare Christophe Vilain.