a pharmacopée viticole se restreint encore. Déjà classés CMR (cancérogène, mutagène, toxique) de catégorie 1, tous les produits phytosanitaires antimildiou à base de diméthomorphe (DMM) vont perdre leur autorisation de mise sur le marché (AMM) à compter du 20 novembre 2024. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) n’accorde aucun délai de grâce pour la vente, la distribution et à l’utilisation. « Nous nous attendions à ce retrait, commente Béatrice Bacher, responsable marketing fongicides vigne et arboriculture chez BASF. Mais nous envisagions un délai d’écoulement des stocks, notamment pour les producteurs de légumes qui en utilisaient encore et ne pourront pas aller jusqu’au bout de leur saison » regrette-t-elle.
En viticulture, la firme avait arrêté depuis deux ans de commercialiser ses produits à base de diméthomorphe, premier représentant de la famille des dérivés de l'acide cinnamique (CAA). « La majorité des stocks a dû être écoulée et utilisée en 2023 », suppose Béatrice Bacher, imaginant que les viticulteurs ont dû déplorer l’absence de diméthomorphe cette campagne à très forte pression mildiou.
Avec le retrait du mancozèbe en 2021 et du métirame cette année, il ne reste plus aux vignerons que le folpel et le dithianon, tous deux classés CMR2, et le cuivre pour contenir la progression des souches résistantes. « Chez BASF, nous constatons suite à ce vide laissé par le diméthomorphe une progression des ventes de Futura, une suspension concentrée de dithianon et de phosphonate de potassium », indique Béatrice Bacher. Le produit Futura n’est pas positionné en curatif, comme ce que faisaient les viticulteurs avec DMM, mais « il a un très bon effet préventif et un effet stop jusqu’à 12 heures après le début de la contamination mildiou qui peut donner de la souplesse dans les programmes », selon la responsable marketing.