n engagement pour l’arrachage tenu jusqu’au bout. C’est le message de soutien à la viticulture française à valeur d’acte testamentaire que le ministre démissionnaire de l’Agriculture, Marc Fesneau, envoie depuis Bruxelles ce jeudi 22 août. Indiquant sur X (ex-Twitter) avoir sollicité un rendez-vous avec le commissaire européen à l’Agriculture, le polonais Janusz Wojciechowski, Marc Fesneau souligne « la nécessité de déboucher rapidement, après plusieurs mois d’échanges entre nos services sur le dispositif d’arrachage co-construit avec la profession, pour qu’il soit opérationnel dès 2024. »
Un délai conforme aux engagements du ministre* et aux souhaits du vignoble : ses représentants voulant impérativement un outil de réduction du potentiel de production effectif dès le 15 octobre prochain avec le choix entre un arrachage définitif (à 4 000 €/ha et perte de l’autorisation de replantation) et un arrachage temporaire (à 2 500 €/ha sans possibilité de replanter pendant 4 ans). Un message bien reçu par le ministre et le commissaire, qui ne semblent pas vouloir de mention d’inaction face à la crise viticole pour conclure la chronique de leurs mandats respectifs.
Même en cette période suspendue d’après élections européennes (du 9 juin dernier, la nouvelle commission prenant ses fonctions en décembre) et françaises (le gouvernement étant démissionnaire après les législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet), le ministère et la commission affichent la poursuite de leurs travaux (avec une demande officielle déposée par la France ce 8 juillet).


Face aux déconsommations structurelles et conjoncturelles, l’arrachage « c’est nécessaire, c’est urgent et c’est utile pour redonner des perspectives au secteur » déclare Marc Fesneau sur X, pointant que « cette mesure structurelle servira ainsi de pilote au groupe de haut niveau de la commission sur la filière viti-vinicole. » Devant se réunir en septembre pour rendre ses conclusions début 2025, cette cellule entre Commission et gouvernement sera un autre legs pour leurs successeurs de Janusz Wojciechowski (qui n’est pas proposé par la Pologne pour un nouveau mandat) et Marc Fesneau (réélu cet été député du Loir-et-Cher et conservant la présidence du groupe MoDem à l’Assemblée Nationale, démissionnaire depuis le 16 juillet il gère les affaires courantes en attente d’un nouveau gouvernement).
*: Marc Fesneau annonce depuis la manifestation de Narbonne fin 2023 un outil d’arrachage pour 2024, dont il a annoncé fin janvier 2024 le financement après les manifestations agricoles s’envenimant et dont il a répété le calendrier depuis.