usque fin juillet, les vignerons gascons ont lutté et fait souffler les pulvés ! Et cela a payé.
« L’an dernier on a eu des pertes significatives à cause du mildiou, mais cette année, les vignerons étaient plus préparés. » lance Alain Desprats le directeur du syndicat des vins IGP Côtes de Gascogne. Armin Grassa, co-dirigeant du domaine Tariquet à Eauze (Gers), précise « La différence avec les années précédentes, c’est surtout que l’on a pu avoir des fenêtres régulières de traitement rapprochées, pendant lesquelles nous pouvions rentrer dans les vignes en tracteur malgré les pluies, pour empêcher la maladie de s’installer. »
Si la croissance de la vigne avait pris beaucoup d’avance en début de saison, les pluies de la fin de printemps ont ralenti le phénomène. « Dans certains secteurs il est tombé près de 100 mm de pluie ce qui est exceptionnel, je n’avais jamais vu ça ! » raconte le directeur de l’organisme de défense et de gestion (ODG). Ce printemps très humide et chaud, une forte pression mildiou, oïdium et blackrot s’est installé jusque fin juillet lors de la fermeture de la grappe. « En ce qui concerne l’oïdium on fait attention aux cépages sensibles comme le gros manseng, mais on arrive à gérer. » raconte Armin Grassa. Coulure et millerandage se sont ajoutés au tableau à cause des précipitations lors de la floraison.
Malgré ces phénomènes, les viticulteurs estiment que les récoltes seront moyennes voire plutôt bonnes en fonction des cépages. Le colombard (qui représente 6 800 hectares sur les 20 000 ha du vignoble) est l’un de ceux qui a le plus peiné : « Le colombards exprime beaucoup de carences et il était peu vigoureux à la sortie du débourrage. On a également observé un peu de coulure/millerandage. » explique Armin Grassa.
Malgré tout, les viticulteurs sont pour l’instant satisfaits et optimistes pour la suite de la saison. « Après 3 années compliquées, nous sommes enfin un peu optimistes. Si le mois d’août est clément on devrait avoir une récolte moyenne en quantité et satisfaisante en qualité avec ce qui fait la typicité des vins de Gascogne. A ce jour, tous les voyants sont au vert. Ce qui compte c’est qu’on ait des nuits fraîches et de la chaleur en journée : ça tombe bien c’est ce qui est annoncé ! » conclut Alain Desprats.