hacun sa priorité. Si Bobard modifie son cueilloir C27 pour vendanger plus vite et mieux, Pellenc et Grégoire se concentrent sur la modernisation ou la simplification de leur tractée. New Holland se focalise sur l’efficience moteur de ses machines à vendanger, tandis qu’Ero ajuste la réception de sa tête de récolte
Le fabricant de Côte-d’Or améliore considérablement sa tête de récolte C27 destinée au porteur 1027. Bobard, qui produit des « cueilloirs » depuis 1978, revoit le secouage, le nettoyage et le transport des baies. Tout d’abord, il passe au convoyeur à godet, afin d’assurer « un transport plus soigné de la vendange », souligne Pascal Fréby, responsable produits. Par la même occasion, « la zone utile de décrochage a été augmentée de 20 % ce qui permet de récolter à une vitesse plus élevée, car une fois décrochés, les raisins se trouvent plus longtemps dans la zone de ramassage. »
De plus, « la première turbine d’extraction des feuilles est désormais dotée d’un mode Éco que le chauffeur peut engager lorsque la pleine puissance n’est pas nécessaire, afin de réduire la consommation et le bruit ».
Le constructeur modernise aussi son module d’égrappage et de tri embarqué optionnel, dénommé Only The Grape (OTG). « Il est maintenant possible de régler l’écartement des rouleaux de 15 à 19 mm depuis la plateforme, à l’aide de deux molettes et d’indicateurs gradués », poursuit Pascal Fréby. Un réglage également en option.
Toujours au niveau du système OTG, Bobard a revu l’évacuation des déchets. « L’année 2023, marquée par des rendements importants, notamment en gamay, a révélé les limites de notre dispositif d’évacuation à vis, précise Pascal Fréby. Nous proposons désormais un tapis capable d’absorber beaucoup plus de déchets sans risque de bourrage
Et ce n’est pas tout. « Nous équipons le C27 d’un circuit de prélavage que l’on pilote depuis un panneau de commandes centralisé. Muni d’une prise rapide pour le branchement au réseau d’eau, il comprend cinq sous-circuits équipés de buses et de cannes perforées – pour la zone de décrochage, les extracteurs ainsi que les trois convoyeurs – que l’on peut sélectionner indépendamment de façon à prélaver ces différentes parties de la machine. »
À tout cela, s’ajoutent des simplifications destinées au confort du chauffeur. « Une seule impulsion donnée au joystick déclenche la séquence de commandes en début et en fin de rang : marche-arrêt du secouage, montée-descente du cueilloir et marche-arrêt des convoyeurs. Dernier point : le chauffeur dispose désormais de trois compteurs indépendants de pesée de la vendange, il peut ainsi réaliser autant de cumuls différents. » Prix : à partir de 325 000 € le tracteur 1027 équipé du nouveau cueilloir C27.
« Les innovations que nous avons apportées récemment à nos automotrices profitent à la gamme des tractées dès cette vendange 2024, annonce Matthieu Hamel, responsable technologies numériques. La pesée dynamique, la télémétrie, les cartes de rendement arrivent sur les Grapes’Line. On propose donc le même niveau d’options que sur les automotrices, cela sans perdre en volume de benne, sans augmentation de l’encombrement ni du porte-à-faux. Et toutes ces informations sont consultables sur la plateforme Pellenc Connect. »
Machine à vendanger Grapes'Line version 2024 (photo Pellenc)
"Ne m’appelez plus G Prima ! » Grégoire renouvelle et rebaptise sa MAV tractée d’entrée de gamme. Destinée aux vignes à partir d’1,7 m, cette machine, qui se nomme désormais GT1, reprend certains dispositifs introduits en 2022 sur la GT3. « Le plus gros changement est l’introduction du joystick de commande en cabine », décrit Mathieu Tabardel, responsable marketing. Plus besoin, comme auparavant, de descendre du tracteur pour aller effectuer les réglages à l’arrière de la machine. En outre, un écran permet de visualiser les paramètres de la MAV et ses diverses alarmes.
Autre changement de taille, cette GT1 bénéficie désormais d’une centrale hydraulique embarquée. « Il n’y a plus le moindre flexible d’huile à brancher », souligne Mathieu Tabardel.
Côté récolte, « le train d’écailles devient pneumatique, comme sur tout le reste de la gamme. Nous l’avons simplifié et standardisé ». Les secoueurs sont maintenant à fixation rapide. « Et la zone active plate des secoueurs est plus longue. On peut ainsi rouler plus vite et/ou diminuer la fréquence de secouage », précise Mathieu Tabardel.
La capacité des bennes augmente. « On passe de 1500 à 1650 litres pour chaque benne, les nouvelles sont plus profondes. » Enfin l’attelage change. « Le timon de la MAV est attelé directement à la chape du tracteur ».
Dans l’idée de limiter les coûts, Grégoire ne propose que deux options sur cette machine : des extracteurs rotatifs verticaux pour, le cas échéant, écarter les gros sarments, et une plateforme de lavage. Résultat : « Le tarif minimum est 30 % moins cher qu’une GT3 à deux aspirateurs, sans option », indique Mathieu Tabardel.
Prix : 76 700 € HT.
La machine à vendanger GT1 de Grégoire (photo Grégoire)
Pas de nouvelle machine à vendanger du côté de New Holland. L’équipe vendéenne explique vouloir stabiliser ses gammes et consolider ses technologies. « Notre objectif est d’assurer aux clients une vendange sans panne, avec une diminution du coût d’utilisation et du coût de récolte », explique Pierre Cayrouse, responsable marketing.
Pour l’équipe Braud, cela passe par une mise à jour du logiciel IMS2 qui supervise ses MAV. « On apporte de l’intelligence d’utilisation afin de réduire la sollicitation des organes. Par exemple, on introduit la coupure automatique des sous-équipements dans les tournières, grâce à des capteurs d’angle installés au niveau des roues. Cela réduit d’autant la consommation. Nous travaillons aussi sur la programmation des plages de puissance des moteurs selon que la machine est au travail ou bien sur route. »
Enfin, New Holland a travaillé sur la convivialité de l’interface. « Nous avons fait en sorte de diminuer le nombre de clics nécessaires aux réglages et à la gestion de la MAV sur l’écran IntelliView IV Plus. »
Ecran IntelliView IV Plus (photo New Holland)
« Nous améliorons constamment nos machines, livre Cyrille Fournier, représentant d’Ero pour les régions ouest. Nous avons retravaillé l’articulation des écailles de manière à améliorer la réception et le convoyage de la vendange. La hauteur des convoyeurs a été abaissée afin de pouvoir ramasser plus bas, dès 15 cm. Nous avons aussi revu les silent blocs de la tête de récolte, et obtenu un meilleur amortissement et une plus grande longévité, toujours dans l’idée d’optimiser la MAV. »
L’électronique Ero n’est pas en reste : revisés, les logiciels embarqués assurent une moindre consommation du moteur et des performances optimisées. Pour l’essentiel, toutefois, les Grapeliner 7000 et 5000 ont peu évolué depuis leur lancement en 2018.
Du côté de Bobard, l’automatisation des séquences en bout de rang arrivera sur le cueilloir C96 en 2025, ainsi que le prélavage, l’extraction des feuilles en mode Éco, le calibrage de la table de tri, et une benne de 1 500 l. New Holland va utiliser la télématique pour optimiser la consommation des MAV. « Les machines tournent souvent au ralenti, observe Pierre Cayrouse. La puissance n’est vraiment sollicitée qu’un tiers du temps d’utilisation. À l’avenir, nous allons sûrement développer de nouvelles technologies comme le start & stop, par exemple. Mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour. » Discret, GRV se contente d’annoncer que « le développement de notre nouvelle machine à vendanger est en cours ».Ero ne se montre pas plus bavard concernant ses recherches. La R & D pour les MAV a encore de beaux jours devant elle.