e jeudi 4 juillet, la Commission Européenne annonce ouvrir, pour 4 mois à partir du 5 juillet, « des droits compensateurs provisoires sur les importations de véhicules électriques à batterie (VEB) en provenance de Chine » sur la base « d'une enquête antisubventions d'office » ouverte depuis 9 mois et concluant « que la chaîne de valeur des VEB en Chine bénéficiait de subventions déloyales, ce qui constitue une menace de préjudice économique pour les producteurs européens de VEB ». Dans le vignoble charentais, ce sont les producteurs de Cognac qui craignent désormais des préjudices, alors que la Chine a ouvert il y a 6 mois une enquête antidumping ciblant les brandies européens expédiés sur le marché chinois (à 97 % des eaux-de-vie françaises, Armagnac et Cognac).
Dans une lettre envoyée à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne qui avait annoncé l’enquête sur les VBE en septembre 2023, l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC) veulent « s’assurer que tout soit mis en œuvre pour nous prémunir des conséquences de décisions susceptibles d’être rendues concernant des dossiers avec lesquels nous n’avons rien à voir ». Alors que la réponse à la procédure chinoise coûte déjà des millions d’euros de frais administratifs et juridiques à la filière charentaise, « il a été rappelé que malheureusement, le sujet n’est pas juridique mais bien politique : le Cognac est aujourd’hui menacé au titre d’un différend politique et diplomatique, qui ne le concerne pas » résume l’UGVC auprès de ses adhérents. N’ayant toujours pas repris son activité normale après un long confinement covid, la Chine reste le deuxième marché export du Cognac, avec 25 % des volumes expédiés. Si des droits de douane sont mis en place, « l’effet serait immédiat, rapide et dramatique pour les viticulteurs » alerte l’UGVC, pointant que « les conséquences pour l’écosystème du Cognac dans son ensemble et donc pour l’économie de la région seraient extrêmement profondes et difficilement surmontables. »
Dans sa communication, la Commission pointe pour les VBE que « tout résultat négocié sur la base de l'enquête doit permettre de remédier efficacement aux formes préjudiciables de subventions identifiées ». L’enquête européenne devant se clore en novembre prochain au plus tard, Bruxelles précise que « l'institution de mesures définitives doit avoir lieu au plus tard 4 mois après celle des droits provisoires ».