imant déjà bien ensemble*, les actuelles IGP Côteaux de Narbonne et Cité de Carcassonne veulent devenir des mentions complémentaires de Pays d’Oc. Comment est né ce projet ?
Damien Onorré : Aujourd’hui, on a ces deux IGP qui sont sur le département et qui n’ont jamais pu décoller alors que l’on peut facilement communiquer sur elles. Elles représentent à elles deux 35 000 hectolitres (moins de 30 000 hl pour la Cité de Carcassonne et plus de 5 000 hl pour les Côteaux de Narbonne) et ont deux identités fortes pour l’Aude avec des pôles touristiques connus (la cité médiévale classée à l’UNESCO, les plages de Narbonne…). Alors que la cité de Carcassonne est mondialement connue, son IGP n’a pas décollé. Tout le travail reste à faire. Clairement à l’USIA, nous n’avons pas les moyens humains ni le savoir-faire pour mettre en valeur ces deux IGP. Cette réflexion a été menée avec la production et nous avons fait le choix de nous rapprocher d’une structure qui peut les amener aux niveaux qui devraient être les leurs.
Où en est-on actuellement de la procédure de reconnaissance ?
Le principe a été acté par l’USIA et par chaque IGP. Nous avons reçu à deux reprises la commission d’enquête de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) qui a porté un avis plus que favorable en identifiant les impacts économiques de cette modification. Le travail sur le dossier est bouclé, nous attendons qu’il soit mis à l’ordre du jour du comité national vins IGP de l’INAO. Il y a une grosse attente sur le terrain. Dans le marasme ambiant, il y a l’envie de se regrouper derrière des projets de valorisation économique. C’est un exemple de sujet permettant d’agglomérer du monde pour avancer.
Quelle sera la formulation de cette mention complémentaire ?
L’IGP prédomine, ce sera "IGP Pays d’Oc Cité de Carcassonne" et "IGP Pays d’Oc Côteaux de Narbonne".
Votre projet n’est pas marqué par l’esprit de chapelle fréquent dans les institutions de la filière vin, où chacun garde jalousement ses prérogatives et ne veut pas en céder un pouce…
Notre recette de deux IGP est déjà appliquée depuis longtemps. Et visiblement, ce n’est pas la bonne. il faut être capable de se remettre en question, d’éclaircir l’offre et d’être plus visible pour le consommateur. C’est important d’essayer.
Avez-vous d’autres projets pour les IGP de l’Aude, que ce soit avec la désalcoolisation ou le développement de vins effervescents ?
Dans l’immédiat, ce dossier nous a demandé pas mal de travail et a mobilisé pas mal de temps. L’enjeu est aujourd’hui d’arriver au bout du projet. Quand il sera classé, on regardera le reste.
Vous évoquiez la force du collectif pour construire de nouveaux outils de valorisation économique, l’USIA lance un salon grand public cette fin d’année.
L’idée de Festa Vino est venue après la manifestation de Narbonne le 25 novembre 2023. Le maire, Bertrand Malquier, était avec nous et voulait faire quelque chose pour nous aider. Nous avons eu l’idée d’organiser un salon pour faire connaître nos produits et initier à la dégustation du vin. Nous sommes arrivés à cette proposition de faire un salon dans l’Arena les samedi 9 et dimanche 10 novembre. Le but est de représenter l’ensemble du département avec une trentaine de vignerons exposant leurs vins. Il y aura aussi de animations et un accueil familial avec des jeux et des initiations à la dégustation de jus de fruit et d’arôme pour les enfants. Festa Vino se fera deux étapes, de 11 à 19 heures un salon familial et de 19 à 22h un bar à vin avec des bandas.
Comment les opérateurs de l’Aude peuvent-ils participer à Festa Vino ?
Nous allons sélectionner des vignerons avec un appel à candidature sur le département de l’Aude pour représenter tous les secteurs, les caves coopératives et particulières. Nous allons chercher les consommateurs pour leur présenter nos produits. L’association Aude à la Vigne et à l’Agriculture (AVA) nous permet déjà de créer de l’évènementiel, par exemple l’animation en août à Narbonne-Plage ou le 14 juillet à Carcassonne avec le lycée Charlemagne pour regarder les feux d’artifices avec des vignerons qui présentent et vendent leur vins.
* : De « Demain, demain sur la route de Narbonne
Nous verrons les tours de Carcassonne » de Charles Trenet à la Porte du garage (1955) à : « le ciel de Narbonne,
Les remparts de Carcassonne » de Patrick Sébastien dans Pourvu que ça dure (2005).