ans après son dernier salon à Hong Kong, Vinexpo Asia effectue un « retour attendu » comme le pose Rodolphe Lameyse, le directeur général de Vinexposium, lors de l’inauguration du salon professionnel ce mardi 28 mai. Entre crash immobilier chinois et menaces de taxes sur les vins et spiritueux, « ce retour a lieu dans un contexte d’instabilités économiques et politiques. Notre filière affronte des diminutions de production et de consommation, mais aussi des menaces géopolitiques significatives qui sont devant nous » pointe l’organisateur du salon bisannuel (en alternance avec Singapour). Malgré ces difficultés annoncées, l’optimisme est de mise pour la prospection des « marchés asiatiques, et en particulier chinois, qui sont appelés à avoir une importance clé » à l’avenir pointe Rodolphe Lameyse : « l’Asie jouera un rôle central dans le développement de la filière ».
Un pronostic qui est partagé, pour ne pas dire espéré, dans les allées. « Je peux sentir l’excitation parmi les visiteurs et exposants, plus d’un tiers français » enchaîne à la tribune officielle Bertrand Lortholary, l’ambassadeur de France en République Populaire de Chine, qui souligne « une forte présence à Vinexpo Asia malgré les challenges que la filière affronte ». Rappelant que 2024 marque les 60 ans de relation diplomatique entre la Chine et la France, le diplomate pointe que l’année sera un grand millésime pour la coopération vitivinicole entre les deux pays (notamment avec la reconnaissance de nouvelles indications géographiques en Bourgogne, mais aussi la demande d’intégration chinoise à l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, OIV). Et Bertrand Lortholary espère bien que cette coopération sera également fructueuse économiquement : « je n’ai pas de doute que cela sera aussi une grande année pour les importateur et distributeurs ». Sans évoquer les tensions actuelles entre l’Union Européenne et la Chine par enquêtes antidumpings interposées, le diplomate pointe que « le vin peut construire des ponts, c’est un langage universel qui peut transcender les différences et réunir les peuples ».


Le vin est également un outil stratégique du développement économique de Hong Kong, comme le déclare le docteur Bernard Chan Pak Li, secrétaire au commerce du gouvernement de la région administrative spéciale. Depuis la suppression des taxes à l’importation en 2008, « Hong Kong est la porte d’entrée idéale pour les vins et spiritueux » pointe l’officiel, qui évoque 7,5 milliards dollars d’importation de vins en 2023 « majoritairement français », et 2,9 milliards $ de réexport, « surtout vers la Chine continentale ». Avec notamment une croissance de l’import des vins chinois, +48 %, et de leur export, +130 %. Alors que Singapour monte en puissance et que les tensions commerciales vont croissantes, « Hong Kong est déterminé à continuer à jouer un rôle clé comme la plaque tournante du vin en Asie » conclut Bernard Chan Pak Li.