vec un visitorat net total de 9 243, la London Wine Fair a vu sa fréquentation baisser de 8% cette année par rapport à 2023. « Certes, nous aurions voulu voir un peu plus d’exposants cette année au salon, mais les conditions commerciales sont extrêmement difficiles en ce moment », explique à Vitisphere la directrice du salon Hannah Tovey, qui pointe la présence de 401 entreprises (contre 417 en 2023). Et de souligner toutefois « le rapport impressionnant entre exposants et visiteurs (considérablement plus élevé que celui de nos homologues internationaux plus grands) avec la présence de l’immense majorité des principaux importateurs britanniques ».
Les produits français plébiscités
Il faut dire qu’entre crise économique et complexification administrative liée au Brexit, le marché britannique a perdu un peu de son attrait. Est-ce dû à une baisse de 5% des exportations françaises de vin outre-Manche en 2023, toujours est-il que la France a réduit la voilure à Londres cette année. « La présence française était légèrement inférieure à celle des années précédentes, mais le beau pavillon Taste of France était très bien fréquenté par nos visiteurs », tempère la responsable du salon, citant le succès engrangé par certains opérateurs français à l’image des Domaines Paul Mas, qui se sont déjà engagés en tant qu’exposant pour l’an prochain. « Nous aimerions voir davantage de vins français présents à l’édition 2025. Nous sommes en pourparlers avec Business France et œuvrons pour que cet objectif soit réalisé », confie Hannah Tovey, qui souligne par ailleurs le très bon accueil réservé aux produits français : « Les retours de nos visiteurs – les détaillants et grossistes nationaux, les opérateurs indépendants et le CHR – indiquent que tous sont activement à la recherche de vins français pour leurs linéaires et leurs cartes des vins ».
Hannah Tovey salue la victoire des vins rouges français dans la dégustation internationale Judgement of London
Un rayonnement local
D’autres pays ont répondu à l’appel des organisateurs : le Japon et l’Etat de New York ont participé pour la première fois et la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud (de retour après plusieurs années d’absence) ont organisé des dégustations éphémères, dont les retombées ont été largement saluées par leurs donneurs d’ordre. « Le nouveau programme dédié aux acheteurs invités et le service de conciergerie complète proposé à 50 des plus grands acheteurs britanniques ont été très bien reçus », note par ailleurs la directrice, qui met en exergue l’approche qualitative prise par les organisateurs ainsi que l’intérêt régional du salon : « Si les producteurs veulent faire affaire avec le Royaume-Uni, alors incontestablement la London Wine Fair est le salon incontournable dans lequel ils doivent investir », insiste Hannah Tovey, estimant que l’importance prise par Wine Paris & Vinexpo Paris ne nuit pas tant à la LWF qu’à ProWein.
Ambiance positive
Pour l’heure, les perspectives pour le salon londonien sont plutôt positives, estime sa responsable. Un nombre record d’entreprises s’est déjà engagé pour participer à l’édition 2025 – prévue du 19 au 21 mai – et l’ambiance pleine d’entrain cette année est de bon augure pour l’avenir. La baisse de la consommation et crise du pouvoir d’achat « posent problème à la quasi-totalité des marchés matures, et pas uniquement au Royaume-Uni. Mais à Olympia, j’ai observé de l’innovation, de la diversification et de l’optimisme, donc je suis confiante dans la capacité de la filière à surmonter ces défis si elle se mobilise pour avancer ensemble ».