Un vin qui va révolutionner le rosé ». La promesse portée par le ‘Rorange de la Cousine’ ne fait pas dans la demi-mesure. Et même si elle n’est produite qu’à 2 800 exemplaires, cette cuvée bouscule les curseurs classiques du vin, avec cette « exclusivité mondiale, personne n’ayant produit de vin Rorange auparavant », avance Antoine Sfeir, co-créateur, au côté de son père, de la cave urbaine du Pif à Papa, basée à Courbevoie. « Nous vinifions depuis quatre ans des raisins que nous achetons en négoce, ainsi que des vignes en production depuis deux ans dans le 95, ainsi qu’auprès d’autres viticulteurs d’Île-de-France », poursuit-il.
Pour cette chimère entre vins orange et rosé, le Pif à Papa propose un assemblage de Grolleau angevin vinifié en rosé (81 %) et de Gewurztraminer alsacien (19 %) vinifié en orange. Si la cave francilienne revendique la primeur de ce type de produit qu’elle a lancé l’an dernier, elle n’est pourtant pas la seule sur ce créneau. Au moins deux autres producteurs, dont le languedocien Paul Mas avec sa cuvée ‘RosOrange’, ont également eu l’idée en 2023.


Après avoir testé l’assemblage de vin orange avec des vins blancs, rouges ou rosés, Antoine Sfeir et son père ont validé le mariage avec le rosé, tout comme leurs clients. « Le vin rosé vient contrer l’amertume du vin orange, pour un résultat gustatif rafraichissant et acidulé, sur les agrumes et la rose. Nous avons d’abord introduit cette nouveauté dans nos coffrets et les clients ont adoré, nous en avons donc produit plus sur le 2023 », abonde Antoine Sfeir.
Après 4 heures de route depuis l’Anjou, et 7 h depuis l’Alsace, les raisins sont vinifiés séparément dans leurs itinéraires techniques respectifs dans le chai de Courbevoie, rosé de pressée pour le Grolleau et vin blanc de macération des peaux pendant 8 jours pour le gewurztraminer. « C’est un défi logistique et technique, avec un coût de production important », reconnaît Antoine Sfeir. Le Rorange de la Cousine est donc la dernière cuvée pour laquelle le Pif à Papa s’approvisionne hors de sa région. « Nous produisons en tout 15 à 20 000 bouteilles par an avec la volonté de se recentrer sur le vignoble francilien, qui est notre projet de départ », ajoute Antoine Sfeir. Revendiquée en vin de France, cette cuvée est administrativement classifiée en vin rosé dans la déclaration récapitulative mensuelle (DRM).