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Comment le château Palmer va "créer un écosystème nourricier" autour de son vignoble
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Margaux
Comment le château Palmer va "créer un écosystème nourricier" autour de son vignoble

Si la vigne n'est pas un long fleuve tranquille avec le changement climatique actuel, la biodiversité et la biodynamie sont les outils centraux pour renforcer la résilience du vignoble de grand cru classé qu’elle pilote pour Sabrina Pernet, la directrice technique du château Palmer.
Par Alexandre Abellan Le 22 avril 2024
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Comment le château Palmer va
« Apporter de l’animal sur la propriété créé du lien entre les gens travaillant sur la propriété et avec les habitants de la commune » rapporte Sabrina Pernet. - crédit photo : Olivier Metzger
C

omment en êtes-vous venue à la biodynamie au château Palmer ?

Nous avons mené de premières expérimentations sur une parcelle d’un hectare sur le millésime 2009. La première chose qui nous a troublé, c’est le rôle du compost pour nourrir les sols. Nous l’avons découvert avec la biodynamie. Nous avons augmenté les surfaces jusqu’en 2011, où nous avons mené une comparaison entre conventionnel, bio et biodynamie grâce à des microvinifications. La dégustation à l’aveugle n’a pas démontré de différence significative entre les vins conventionnels et en biodynamie. Thomas Duroux, le directeur de Palmer, nous a dit que si la biodynamie produisait des vins aussi bons que le conventionnel en étant meilleure pour l’environnement et le personnel, il faut tout de suite y passer. Nous nous y sommes mis, passant à 100 % des surfaces avec une pratique de biodynamie en 2014. Nous avons été certifiés en 2018 (en bio et biodynamie).

 

Votre expérience de la biodynamie n’a pas été sans heurts, avec des pertes de récolte liées au mildiou qui ont marqué les esprits dans le Médoc…

Nous avons connu des années difficiles. 2016, et surtout 2018 où nous avons perdu deux-tiers aux trois-quarts de la récolte. Il n’y avait pas de volume, les cuves ne se remplissaient pas : c’était horrible. Nous avons douté, nous nous sommes remis en cause et nous avons pris de nouvelles résolutions. L’important, c’est la capacité à réagir. Nous sommes maintenant capables de traiter toute la propriété en six heures (par l’investissement dans le matériel et l’humain).

 

Quels ont été les résultats sur le millésime 2023, considéré comme historique à Bordeaux pour la pression mildiou ?

Nous nous en sommes très bien sortis. Nous avons beaucoup travaillé avec l’équipe pour résister à la pression. Notre force est notre équipe, très impliquée : le passage à la biodynamie ne se décide pas en haut de la pyramide, c’est un projet partagé. Désormais, je ne peux pas m’empêcher de penser que les efforts ont payé et que les plantes sont plus résistantes. Mais il faut rester humble face à chaque millésime, c’est la leçon de 2018.

 

Vous prônez la biodiversité pour améliorer la résilience du vignoble, qui tient souvent de la monoculture actuellement.

Sabrina Pernet : La viticulture comme monoculture n’est pas durable (étant dépendante d’intrants extérieurs). La question est de savoir comment continuer à produire de grands vins sur des vignobles à 10 000 pieds par hectare. En voyant la vigne à l’état naturel, on se rend compte que c’est une plante très sociale, prenant appui sur les arbres, elle a besoin d’autres espèces. Pour avancer, nous nous remettons en cause. Nous sommes convaincus que la biodynamie fait partie des pratiques faisant progresser la qualité de nos vins.

Notre vision est très globale. Avant la biodynamie, nous limitions Palmer là où s’arrêtent les rangs de vignes. Désormais nous y intégrons les arbres (principalement fruitiers et plantés dans les vignes), un potager (remis en service en 2020), les vaches (pour le compost), les brebis (pour la pâture l’hiver), les chèvres (pour l’entretien des bois), les cochons, les poules et les oies (pour le projet de cantine vigneronne). L’idée est que la biodiversité, animale et végétale, amène plus de résilience à la plante. Chaque élément est à sa place pour rendre service au vignoble. L’idée est de créer un écosystème nourricier. La biodynamie est l’agriculture du soin et du lien entre l’animal, le végétal et l’humain.

 

Votre projet de cantine vigneronne est donc la cerise sur le gâteau de ce projet ?

La cantine doit ouvrir d’ici la fin de l’année pour les vendanges, qui seront le test en interne. Selon le résultat il pourra y avoir une ouverture aux habitants et entreprises de Margaux. Mais de manière contrôlée, avec un menu unique, une heure donnée et une obligation de réservation.

 

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Tous les commentaires (5)
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Kitaro Le 04 mai 2024 à 08:59:07
La biodynamie est la pratique directe en "agriculture" de la secte de Steiner, l'anthroposophie. Ce ne sont que des pratiques ésotériques et magiques qui n'ont absolument aucun intérêt biologique et concret. Les labels de biodynamie alimentent directement le siège de la secte en Suisse, c'est tout. Faites qq recherches, renseignez vous, faites vous votre avis et vous verrez que plus jamais vous ne donnerez un centime aux vignobles qui alimentent cette secte.
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Arnaud Le 04 mai 2024 à 08:57:59
C'est quand même aberrant de voir encore des articles, comme celui-ci, faire la promotion d'une pratique esthétique qui, d'une part, n'est pas plus efficace que le bio (et cela a été prouvé par plusieurs études sérieuses) mais qui, d'autre part, est une source de concepts new age et point d'entrée dans l'endoctrinement de l'anthroposophie, mouvement à dérives sectaires par excellence.
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augustin Le 23 avril 2024 à 00:01:47
Un nouveau restaurant "pour margalais seulement " ( sic) ? mhm il va falloir modifier le code pénal et l interdiction faite aux restaurateurs de discriminer leur clientèle selon notamment leur origine ( art 225 1 et 225 2 ) Le patron du civb, également co pro du château Palmer, a certes le bras long , mais cette nouvelle cause évoquée par la technicienne maison de la biologie dynamique paraît discutable... voire assimilable a de la biologie cette fois ...dynamite !!! :^) Rêvons plus raisonnablement d une cantine cacher , halal voire même ouverte aux stephanois , aux pauillacais et pourquoi pas à la rive droite :^) Évitons les clivages inutiles , surtout lorsqu il s agit de se nourrir ensemble , autour d une nouvelle bonne table medocaine ! De Margaux au sud à Saint Vivien au nord, les restaurants essaiment la presque île et régalent tout autant les indigènes que leurs visiteurs et c est très bien ainsi. Il y aura de la place et pour tout le monde , y compris à Palmer, nous confirmera probablement Alan ...
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MG Le 22 avril 2024 à 17:54:55
Même pas le mot Bordeaux ; seul le journaliste ose dire ce mot (mais cela doit être une maladie ou quelque chose du genre).
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Albert Le 22 avril 2024 à 13:49:57
À la lecture de l'article, mon esprit est titillé : oui, je vérifie, je relis .. à aucun moment l'interviwée ne cite le nom (AOP) Margaux. De même, il ne nous est pas rappelé que Château Palmer est un des domaines phares de l'AOP Margaux ! J'ai souhaité avoir confirmation (ça va faire sourire les experts, les connaisseurs, les amateurs aisés !) que ce domaine produisait des nectars en appellation Margaux : je suis allé sur le site de ce bijou (pas vraiment accessible pour l'homo vulgaris), et j'ai pu constater, dans la mise en page notamment et pour ce que j'ai parcouru, que le nom de l'appelletion AOP Margaux n'est pas mis en avant, voire même pas du tout. En clair, Château Palmer (et d'autres ..) vend son image d'icône du vignoble bordelais, en se posant clairement comme une marque. Je sais qu'on va me rétorquer : enfin, tu te "réveilles !", il était temps que "tu ouvres les yeux !" Bah, il n'est jamais trop tard pour conscientiser cette évidence en 2024. Les "grands" n'appartiennent plus, mais alors plus du tout à cette trop grande et hétéroclite famille qui se retrouve dans cet édifice AOP qui a perdu sa pertinence.
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