e réunissant en assemblée générale ce 27 mars, le Syndicat des Maisons de Cognac a convié les représentants du vignoble pour projeter son « film-manifeste » : « accélérer ensemble pour notre terroir ». En 12 minutes, la vidéo illustre la volonté collective de la filière Cognac de remplir son objectif de 100 % des surfaces viticoles certifiées en 2028. Ce qui demande en effet une accélération du mouvement. « C’est dans quatre ans, à notre échelle, c’est demain » note devant la caméra Jean-Philippe Hecquet, le président des cognacs Rémy Martin (groupe Rémy Cointreau), soulignant qu’avec 30 % des surfaces aujourd’hui sous Certification Environnementale Cognac (CEC), il faut passer à la vitesse supérieure, avec l’aiguillon de « l’urgence climatique qui nous rappelle chaque année qu’il faut basculer dans la transition agroécologique », vue comme un « devoir » et pas un « choix ».
Se traduisant dans le vignoble par le déploiement de couverts végétaux ou de pulvérisateur à panneaux récupérateurs, la transition agroenvironnementale demande des changements d’approche et des investissement pouvant rebuter, comme le rapporte Amélie Guionnet, bouilleure de profession (Vignobles Bernard Guionnet) : « je comprends que certains viticulteurs non certifiés soient angoissés », mais le film évoque les outils d’accompagnement techniques des syndicats et les soutiens économique des maisons de négoce.


En période d’incertitudes économiques, le vignoble charentais est appelé à se mobiliser pour anticiper le marché futur. « Dans 10 ans, le consommateur quand il ouvrira une bouteille de Cognac voudra savoir comment elle a été produite. Et donc il nous jugera aujourd’hui avec sa sensibilité de demain. Et donc il est important d’accélérer, d’aller plus vite encore et d’emmener tout le monde » pointe César Giron, le PDG de Martell Mumm Perrier-Jouët (groupe Pernod Ricard). « N’oublions pas qu’au finale le seul juge, c’est le consommateur » renchérit Florent Morillon, le président du Bureau National Interprofessionnel de Cognac (BNIC). « D’autres spiritueux ont déjà fait ces démarches, il est important que la filière Cognac dans son ensemble se mobilise et convainque les marchés, nos clients d’aujourd’hui et de demain, que nous avons une démarche vertueuse sur l’environnement » souligne Richard Costa-Savelli, le directeur général des cognacs Courvoisier (groupe Beam Suntory).
Au final, « ce n’est pas la décision d’une, deux ou trois personnes. C’est une vision collective que nous avons tous partagé, viticulture et négoce au sein de l’interprofession » pose Anthony Brun, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC).