ouveaux coups de sang dans la région de Béziers ce jeudi premier février. Comme le montrent des vidéos en ligne, des viticulteurs et agriculteurs ont arrêté au péage de Béziers Ouest des camions venant de l’étranger et transportant des fruits, légumes, viandes… Et vin*. Si un poids lourd rempli de cubis de vins espagnols aurait été vidé ce matin, un camion citerne a été, tant bien que mal, vidangé cet après-midi de son vin blanc d'Espagne dans un caniveau.
Alimentées par le désespoir des ventes à l'arrêt et des cours en chute, « les opérations se poursuivent. Nous étions d’abord devant la centrale d’achat d’Aldi, mais comme il n’y avait pas de camions, nous sommes allés à l’autoroute. Toute la nourriture a été donnée à des associations » rapporte Jean-Pascal Pelagatti, responsable FDSEA 34 dans le Biterrois, qui a suspendu la mobilisation après les nouvelles annonces ce jour du premier ministre, Gabriel Attal : « nous allons prendre le temps d’étudier les annonces et de laisser le temps aux négociations de la filière avant de voir si l’on reprend » souligne Jean-Pascal Pelagatti, qui est passé à une manifestation se tenant dans la foulée du barrage à la sortie de l’A9 : des pneus brûlés devant le site Castel Frères à Capiscol.


« On a allumé le feu et on attend que le renard sorte du terrier pour discuter » grince Martial Bories, le président de la cave de l’Occitane, incontournable fil rouge des contestations viticoles autour de Béziers (après l’opération des caddies de Noël et les manifestations du 25 janvier déjà devant Castel et Grands Chais de France (GCF). Revenu chez GCF ce jour, Martial Bories fait état d’un accueil constructif : « on est allés bloquer la Baume, on m’a demandé ce que je voulais et j’ai dit vouloir parler à Joseph Helfrich [NDLR : le président-fondateur de GCF], il m’a appelé et a donné son accord pour participer à une nouvelle réunion à Béziers avec la grande distribution et le négoce. » Contacté, Joseph Helfrich n’a pas donné suite aux demandes de précision de Vitisphere à date de publication.
Pour Martial Bories, « nous voulons des réponses sur le prix et l’écoulement du vin », sachant que pour lui les annonces du gouvernement sont à juger dans la réalité des faits : « on nous promet de nous donner 8 et on nous ne prend 10 au final ».
* : D’autres actions de vidange de citernes de vin en vrac ont eu lieu ces derniers jours à Clermont l’Hérault, Lodève…