apidement maîtrisé ce vendredi 26 janvier en début d’après-midi, l’incendie volontaire des 300 m² de locaux vides la Mutualité Sociale Agricole (MSA) de Narbonne (ZAC de Bonne Source) aura « été gravement endommagé » rapporte la préfecture de l’Aude dans son bilan des manifestations agricoles (2 000 manifestants pour 150 tracteurs). Venu constater l’ampleur des dégâts sur le site calciné de la MSA Grand Sud ce samedi 27 janvier, le préfet de l’Aude, Christian Pouget, « condamne avec la plus grande fermeté les dégradations commises » en marge des manifestations mobilisant le Midi viticole.
Au sein de la MSA, c’est l’incompréhension qui domine face à de nouvelles actions contre ses locaux (de violentes attaques du Comité d’Action Viticole datant par exemple d’une quinzaine d’années) et le désarroi face au fossé qui la sépare de certains assurés (voyant dans la MSA un créancier supplémentaire avec son lot de complexité administrative, et non un soutien financier réactif et accessible en cas de coup dur). Pour lever l’incompréhension et relancer le dialogue, la MSA Grand Sud a publié ce 27 janvier une lettre ouverte sur les réseaux sociaux (voir encadré). « Il faut que cela change ! » tonnent sa présidente, Sophie Bonnery, et son directeur, Julien Le Cozannet, posant que « la MSA n’est pas un monstre froid abstrait qui prend un malin plaisir à créer de la complexité administrative (technocratique diront certains) ».
Se posant au contraire au milieu de la vie agricole en générale, et vigneronne en particulier, la MSA note que son site « est la maison d’accueil de nos adhérents pour les aider dans les démarches et faire les dossiers avec eux. C’est la maison de nos infirmiers et médecins du travail qui veillent à la santé de nos agriculteurs chaque jour. C’est la maison de nos accompagnants sociaux qui se démènent pour soutenir les personnes les plus fragiles. » Les crises économiques et climatiques laissant de nombreux exploitants viticoles sur le carreau. Notamment avec la sécheresse qui pèse sur le littoral méditerranéen, et que la MSA Grand Sud indique contrebalancer avec le versement d’une aide d’urgence de 3,4 millions d’euros. « Ça c’est du concret. Combien de structures peuvent se prévaloir d’un tel soutien ? » poursuit la lettre, revendiquant « un outil de demande d’aide très simple (95% des viticulteurs des deux départements ont pu faire cette démarche simplifiée) ».
« Le bâtiment de la MSA n’est pas un symbole que l’on brûle par habitude lors de manifestations. C’est la maison du milieu agricole avec des équipes présentes pour protéger et accompagner » indique la lettre, rappelant que les MSA sont pilotés par « des exploitants, des retraités, des salariés agricoles ». Alors que la mobilisation agricole se poursuit après les annonces gouvernementales, Sophie Bonnery et Julien Le Cozannet se positionnent en soutien des manifestations actuelles pour que la ferme France puisse vivre de son travail, sans surtransposition des normes et avec une simplification administrative : « la MSA Grand Sud soutient et soutiendra toujours les agriculteurs qui vivent une crise terrible. Elle défendra toujours la ruralité. Nos pensées vont vers l’ensemble de nos adhérents et nos partenaires : nous sommes à vos côtés dans ces temps difficiles. »


Notant « des dégradations, commises par des groupes de manifestants déterminés » avec des « mises à feu éparses [sur] les réseaux routiers secondaires et les autoroutes A9 et A61 » ou « des dégradations aux abords de la sous-préfecture de Narbonne, puis des locaux de l’Office Français de la Biodiversité à Trèbes », la préfecture indique que « parmi les forces de l’ordre et de secours, deux blessés légers sont à déplorer, un sapeur-pompier volontaire et un gendarme. Une personne a été interpellée en soirée. »
Il faut que cela change !
La MSA n’est pas un monstre froid abstrait qui prend un malin plaisir à créer de la complexité administrative (technocratique diront certains).
C’est un réseau mutualiste fait par les agriculteurs pour les agriculteurs. Le Conseil d’administration c’est des exploitants, des retraités, des salariés agricoles. Les salariés sont des femmes et des hommes fortement engagés chaque jour pour protéger le milieu agricole.
La MSA Grand Sud a versé une aide d’urgence de 3,4 millions d’euros pour la sécheresse. Ça c’est du concret. Combien de structures peuvent se prévaloir d’un tel soutien ? Elle a mis en place un outil de demande d’aide très simple (95% des viticulteurs des deux départements ont pu faire cette démarche simplifiée)
Ce « cube » brûlé : c’est la maison d’accueil de nos adhérents pour les aider dans les démarches et faire les dossiers avec eux. C’est la maison de nos infirmiers et médecins du travail qui veillent à la santé de nos agriculteurs chaque jour. C’est la maison de nos accompagnants sociaux qui se démènent pour soutenir les personnes les plus fragiles.
Alors, il faut que ça change ! Le bâtiment de la MSA n’est pas un symbole que l’on brûle par habitude lors de manifestations. C’est la maison du milieu agricole avec des équipes présentes pour protéger et accompagner.
Nous remercions l’ensemble des salariés et délégués de la MSA pour leur implication sans faille.
La MSA Grand Sud soutient et soutiendra toujours les agriculteurs qui vivent une crise terrible. Elle défendra toujours la ruralité. Nos pensées vont vers l’ensemble de nos adhérents et nos partenaires : nous sommes à vos côtés dans ces temps difficiles.
La Présidente, Sophie Bonnery
Le Directeur général, Julien Le Cozannet