Assiste-t-on à un retour éphémère d’une pratique antique ou à l’avènement mondial d’une quatrième couleur du vin ? » interroge avec ambition Gérard Bertrand dans un communiqué au sujet du vin orange. Engagé sur ce créneau depuis 2019, le vigneron-négociant languedocien propose aujourd’hui cinq vins oranges aux caractéristiques différentes. Pour connaître la perception des français au sujet de cette couleur peu connue du consommateur lambda, Gérard Bertrand a commandé une étude à l’institut de sondage Viavoice, pour « cerner la perception, l’expérience et le désir des consommateurs français au sujet des vins orange », rapporte le compte-rendu de ce sondage. Celui-ci a été réalisé par des interviews en ligne en avril 2023, auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population habitant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Parmi les personnes interrogées, 82% déclarent consommer du vin.
23% des Français et 27% des Français consommateurs de vin disent avoir déjà entendu parler des vins orange, montrant une progression de la notoriété de ces vins, mais surtout « le potentiel à combler ». Le rapport incite donc les acteurs de la filière à effectuer tout un travail sur la notoriété massive de cette catégorie de vins. Pour parvenir à renforcer cette notoriété, tous les relais sont plébiscités car « le cercle amical constitue le premier relais de prescription des vins orange», pour 43% des sondés. Tant la radio, presse et télévision qu’internet, ou encore les cavistes, les restaurants ou la grande distribution, ces autres relais de prescription sont moins appuyés et en concernent que 8% (pour la GD) à 21% des interrogés (radio, presse et télévision).
Les médias jouent un rôle et aujourd’hui « les articles sur les vins orange dépassent le cadre des médias spécialisés », précise encore l’étude. 43% des sondés ayant entendu parler de ces vins en ont déjà bu. Cette proportion augmente à 54% pour les consommateurs réguliers de vin. Fait particulièrement notable, « les moins de 35 ans arrivent largement en tête de la consommation de ces vins orange », avec 69% des sondés de cette catégorie d’âge. Gérard Bertrand mise d’ailleurs sur cette catégorie en justifiant que « les jeunes ne veulent pas boire la même chose que leurs parents ». Cette consommation de vins orange reste en outre fortement liée aux citadins, 53% des personnes en agglomération parisienne ayant déjà consommé des vins orange.
Pourtant seuls 27% ont déjà passé le cap de l’achat d’un vin orange, mais là encore 49% chez les moins de 35 ans. L’étude révèle en outre « qu’après avoir appris la définition précise d’un vin orange, les Français qui ne le connaissent pas ont envie (71%), voire vraiment envie (21%) de le goûter », surtout à l’apéritif. Et 77% de ceux ayant consommé du vin orange déclarent avoir envie d’en déguster plus souvent. De quoi conforter Gérard Bertrand dans son orientation vers cette catégorie. Celui-ci fait d’ailleurs le parallèle avec l’histoire des vins bios. « Lorsqu’ils sont apparus il y a 15 ans, ils étaient considérés comme des vins funky, pour à présent être souvent considérés meilleurs que les vins conventionnels. Nous allons vivre le même mouvement avec les vins orange. La qualité va se normaliser avec l’ouverture du marché et l’installation de la concurrence. Le vigneron qui vendra le plus sera une référence et boostera la catégorie tandis que le vigneron qui vendra le moins cherchera à progresser. En 2025, le niveau sera encore meilleur qu’aujourd’hui », conclut le producteur-négociant languedocien.
Un vin blanc vinifié comme du vin rouge avec macération. L’opération consiste à faire fermenter le raisin blanc avec sa partie solide, à savoir la peau et parfois la rafle. La couleur orange provient donc de la macération de la peau