as de miracle de Noël à la livraison de l’enquête sur la consommation de vin en France en 2022. Réalisée par Ipsos pour le Comité National des Interprofessions de Vins à Appellation d'Origine et à Indication Géographique (CNIV) et FranceAgriMer, le sondage de 3 513 personnes majeures* témoigne d’une baisse continue des consommateurs réguliers de vin (tous les jours ou presque) qui chutent à 11 % de la population (-5 points par rapport à 2015, quand ils représentaient 51 % de la population en 1980), avec une surreprésentation parmi les plus âgés (18 % au-delà de 50 ans). En développement, les 37 % de consommateurs occasionnels (19 % pour les rythmes hebdomadaires et 18 % pour les mensuels) sont au coude à coude avec la part stable des non-consommateurs (37 %, dont 8 % de buveurs très exceptionnels seulement pendant les grandes occasions). Mais démographiquement, si « 27 % des plus de 50 ans ne consomment jamais de vin, ils sont 38 % chez les 35-49 ans et presque 1 sur 2 pour les moins de 35 ans » (même 80 % pour les 18-19 ans, 60 % pour les 20-21 ans et 50 % pour les 22-23 ans).
Rappelant qu’« entre les années 1960 et 2022, la consommation individuelle moyenne de vin des Français a chuté de plus de 60 % », cette neuvième édition de l'enquête quinquennale pointe que depuis la première étude de 1980 « le moteur principal de cette diminution est lié à un renouvellement des générations et à un changement structurel des occasions et comportements de consommation en fonction de l’âge des consommateurs ».


Et le bât blesse toujours à la base de la pyramide des âges. « Les jeunes montrent une plus faible proximité à l’égard au vin par rapport à l’ensemble de la population » résume l’étude, pointant que « l’analyse des mixités des boissons consommées par les 18-34 ans montre que cette population a un taux de consommation de vin plus faible que l’ensemble de la population et plus nettement en baisse ». Une désaffection en forme de désamour : « le goût et le désintérêt pour le produit constituent les principaux freins à la consommation des jeunes, en particulier chez les 18-24 ans ce qui n’est pas le cas chez les 25-34 ans » tempère l’étude.
Si les Français consomment globalement moins de boissons alcoolisées (81 % de la population en 2022, -4 points par rapport à 2015), la bière voit ses consommateurs croître (57 %, +3 points), quand le vin constate une baisse (71 %, -5 points) comme les autres alcools (68 %, -6 points). La dynamique de consommation des bières est portée par les jeunes et les apéritifs plus propices aux bières, boissons sans alcools, et autres cocktails. Car « pour l’ensemble des consommateurs, le vin est avant tout associé aux repas (48 % des repas à domicile avec invités) et à la convivialité (55 % des repas chez des amis), là où les autres boissons présentent un spectre d’occasions plus large » explique le sondage. Si les vins préemptent les repas formalisés, « la bière, quant à elle, est surtout associée aux moments de détente et à l’après-repas ».
Notant « une prise de distance qui se creuse dans le rapport au vin » de la population française (moins d’impact du French paradox ou des « dimensions plaisir, connaissance et intérêt »), le rapport conclut que « le vin reste très majoritairement présent dans la consommation mais celle-ci se fait dorénavant occasionnellement ».
* : Ces données s’appuient sur des sondages à domicile de 3 513 personnes âgées de plus de 18 ans et réalisés du 27 mai au 9 août 2022.