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xiste-t-il une signature chimique propre à chaque domaine permettant à coup sûr d’identifier un vin ? Oui, répondent Stéphanie Marchand de l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV) de l’Université de Bordeaux, et Alexandre Pouget de la Faculté de médecine de l’Université de Genève.
Dans une étude tout juste publiée dans la revue Nature, les scientifiques expliquent avoir traité par machine learning les données obtenues par chromatographie en phase gazeuse pour 80 vins rouges de 7 grands crus de Bordeaux classés en 1855. En disposant sur un graphique les coordonnées obtenues, ils ont vu 7 « nuages » de points se dessiner. « 3 vins étaient regroupés sur la droite et 4 sur la gauche, correspondant bien aux deux rives de la Garonne sur lesquelles se situent les domaines, assure Stéphanie Marchand. C’est la première fois, la notion de terroir des vins de Bordeaux est démontrée par une analyse purement chimique ».
« Nos résultats montrent qu’il est possible d’identifier avec 100% de précision l’origine géographique d’un vin, en appliquant les techniques de réduction de dimensionnalité aux chromatographies en phase gazeuse, des techniques d’analyse peu coûteuses » se réjouit Alexandre Pouget.
L’intelligence artificielle a également permis de prédire le millésime des vins avec une précision d’environ 50 %.
Les équipes de Stéphanie Marchand et d’Alexandre Pouget aimeraient désormais comparer les performances de leur modèle à celles d’experts en dégustation à l'aveugle et travailler sur d’autres régions viticoles. Ce modèle pourrait aider à combattre la contrefaçon et aider les producteurs à ajuster leurs pratiques de culture et de vinification lors d'années de conditions météorologiques inattendues.
