oté de 5 millions d’euros sur deux ans (2024 et 2025), le contrat de filière vin annoncé ce mardi 29 novembre par Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, de passage sur le salon Sitevi à Montpellier, porte un message : le soutien maintenu au tissu viticole soumis à la rude épreuve de la déconsommation. « La région est persuadée qu’il y a un avenir pour la viticulture, nationale et régionale. Il y a aujourd’hui un challenge dans cette période tourmentée » analyse Jean-Louis Cazaubon, le vice-président pour la viticulture de la région Occitanie, pour qui ce « contrat de filière est un moyen d’optimisme, d’espoir en direction des jeunes, on ne va pas baisser les bras. »
Par contre, « la région ne veut pas d’arrachage. C’est niet. On a déjà donné, en passant de 400 à 240 000 hectares. Le problème n’est pas chez nous » ajoute Jean-Louis Cazaubon, qui privilégie le travail sur un outil d’arrachage temporaire permettant des réorientations sans perte de production, plutôt qu’un arrachage sanitaire comme celui mis en place en Gironde (avec des fonds de l’État, de l’interprofession du vin de Bordeaux et la région Nouvelle-Aquitaine). Il faut dire que sur le territoire régional (Languedoc, Roussillon et Sud-Ouest), la filière représente 100 000 emplois : « ça compte » note le vice-président régional, rappelant que l’Occitanie injecte dans la viticulture 10 millions € chaque année*.


Évoqué depuis des années (et reporté pour cause de taxes Trump et crise Covid ayant abouti à un plan de relance de 7 millions €, complété par autant apporté par la filière), ce contrat de filière doit désormais être cadré dans ses actions. Après un inventaire des besoins réalisé par la chambre régionale d’agriculture, « maintenant nous allons travailler aux projets à porter avec les acteurs de la filière : conquête à l’export, installation des jeunes, innovation pour concurrencer la bière sur le marché des boissons désaltérantes par les bulles/la désalcoolisation… Il faut faire feu de tout bois » indique Jean-Louis Cazaubon, qui note l’ouverture du contrat de filière à d’autres financeurs (comme l’État).
La conditionnalité des aides est encore à affiner, mais le courrier de Carole Delga à la filière manifestant ce samedi 25 novembre à Narbonne évoquait l’obligation d’« un modèle de contractualisation pluriannuelle […] comme elle l’a fait lors du plan de relance viticole post Covid et taxes Trump ». Comme le précise Jean-Louis Cazaubon, « en clair ce n’est pas une enveloppe dans laquelle on puise » sans contreparties, mais des fonds qui posent des engagements pour les bases d’orientations structurantes. Avec la pérennisation des relations commerciales, mais aussi la transition des modèles viticoles.
Ce contrat de filière arrive le lendemain de la signature de l’accord cadre "2023-2027 : préparer l’avenir de la filière vitivinicole Occitanie" avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et les agences de l’eau (Rhône Méditerranée Corse et Adour-Garonne). « L’avenir se joue sur le projet des vignes du futur de l’IFV, pour la diminution des phytos et l’adaptation au changement climatique » pointe Jean-Louis Cazaubon, qui affirme l’ambition de la région de « faire de Vinseo le premier cluster mondial des technologies du vin ».
* : Sans compter les investissements dans l’irrigation, l’enveloppe régionale pour l’hydraulique s’élevant à 101 millions € pour toutes les filières.