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La place de Bordeaux veut "un électrochoc" des grands crus pour les primeurs 2023
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Reconnexion aux marchés
La place de Bordeaux veut "un électrochoc" des grands crus pour les primeurs 2023

Les performances mitigées des primeurs 2022 et des vins étrangers mis en vente interpellent les négociants bordelais, dont les performances financières sont plombées par les stocks invendus et l’augmentation des taux d’intérêt. Entre déconnexion des prix, souvent fixés trop hauts par les propriétés pour valoriser un millésime exceptionnel, et réalité du marché, où sont disponibles des vins moins chers et sur des millésimes côtés (trilogie 2018-2019-2020), la place de Bordeaux est en pleine ébullition. Le point avec Philippe Tapie, le président de la commission des grands crus de Bordeaux Négoce.
Par Alexandre Abellan Le 22 novembre 2023
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La place de Bordeaux veut
Q
uel est le bilan des campagnes primeurs 2022 ce printemps et de mise en marché des vins étrangers cet automne par la place de Bordeaux ?

Philippe Tapie : On fait face à un contexte plus que compliqué. La campagne primeur est assez paradoxale, il est difficile de dégager une tendance générale. Ça fonctionne plus au cas par cas. Le négoce ne se permet pas de juger les décisions des propriétés, nous sommes les metteurs en marché et voyons les résultats en conséquence. Notre frustration concerne la qualité avérée et exceptionnelle du millésime 2022, dont les résultats sont en demi-teinte. Ce n’est pas dû aux seules décisions des propriétés, il y a aussi un contexte macroéconomique inégalé : guerres en Ukraine et au Proche-Orient, forte inflation, taux d’intérêts gigantesques jamais vus depuis 15 ans… Toutes les maisons de négoce sont adossées à des crédits de campagne : notre financement du stock passe de 1 à quasiment 5 % de taux d’intérêt. Nos frais financiers d’endettement ont quadruplé ! Si on ajoute en plus le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE)… Financièrement parlant, la situation est exceptionnellement difficile.

 

Comment le négoce prépare-t-il la campagne des primeurs 2023 qui se tiendra lors du printemps 2024 ?

On veut tous se tourner vers l’avenir. Bordeaux rentre un millésime de qualité, avec des volumes (sauf à Margaux a priori). Les écoulages ne sont pas terminés, mais on sent de l’optimisme. On sait déjà que le millésime est de qualité, de bonne facture. Ce ne sera pas un petit millésime. Avec des volumes, on espère avoir l’équation parfaite pour mener une très belle campagne de primeurs. Il est urgentissime pour Bordeaux Négoce d’avoir un élan d’optimisme dans la situation que l’on vit en se raccrochant aux forces et valeurs de Bordeaux. Le système des primeurs est fondamental pour Bordeaux. C’est un système unique qui fait la différence. L’instant des primeurs est un rendez-vous pris fin avril que même le covid n’a pas réussi à annuler.

Il est indispensable de ne pas louper les primeurs 2023 avec une correction en termes de prix comme pour le millésime 2019. L’impact d’une campagne réussie serait fort, en relançant tout : les livrables, l’appétence pour Bordeaux… Il est impératif d’avoir un électrochoc pour réussir les primeurs 2023 comme ceux 2020, avec des vins bien repositionnés.

 

Le changement de demande pour les vins fins repositionne-t-il le négoce bordelais sur son rôle historique de distributeur, alors qu’il tenait plus du fonds d’investissement récemment ?

Il faut plus que jamais se reconcentrer sur les fondamentaux. Les grands vins ne sont pas que des produits spéculatifs et financiers. Ces vins doivent être bus et partagés par nos consommateurs finaux.

 

Vous parlez de primeurs, mais pour combien d’étiquettes en bénéficiant ?

C’est un questionnement de fond. Personnellement, je me demande s’il n’est pas temps de réfléchir à un autre moment que celui des primeurs afin de mieux mettre en lumière des crus plus distributifs. Avec une approche différente des primeurs, par exemple en étant sur des vins livrables, correspondant à des crus bourgeois et des marques moins engagées en primeurs. On voit aujourd’hui de moins en moins d’étiquettes dans le système des primeurs. Le nombre de crus en bénéficiant est de plus en plus réduit.

 

Alors que dans le vignoble on cherche des raisons, pour ne pas dire des responsables, à la crise actuelle des vins de Bordeaux, on entend parmi les critiques que les négociants se seraient trop focalisés sur les grands crus très chers assurant de meilleures marges que les petites marques. On entend aussi l’idée que la place de Bordeaux bénéficie est biaisée, avec des achats forcés auprès des princiaux opérateurs pour maintenir les allocations les plus recherchées…

C’est une critique un peu facile. Notre préoccupation à Bordeaux Négoce est qu’il n’y ait pas de laissés pour compte. Nous sommes des metteurs en marché, nous sommes là pour commercialiser le plus grand nombre. Actuellement, nous consultons le courtage et les propriétés pour savoir comment on fait pour les crus qui ne sont pas totalement bénéficiaires du marché des primeurs. Comment fait-on pour que tout le monde trouve son compte. La qualité y est, mais preuve est que le système des primeurs n’est pas adapté à tous. Aujourd’hui, Bordeaux est un ensemble, ce n’est pas que l’élite. Il est important aujourd’hui de raccrocher les wagons et relancer tout le train de train Bordeaux

 

 

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Tous les commentaires (2)
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augustin Le 16 avril 2024 à 01:17:58
et nous voici mi avril 2024 donc à la veille de la semaine des primeurs millésime 2023... deux sujets sur la table pour les membres de l ugc : à quel prix sortir et sur quel % du volume produit en 2023 ? et si baisse il y a doit elle être de 30 à 40 points ( sic) pour relancer la demande b to b ? Le risque n est il pas de dévaloriser le stock de 2021 acheté bien trop cher il y a 2 ans ? en tous cas ce qui est sur , c est que cette incertitude là ... fait au moins autant de dégâts actuellement ...que celle causée par la loi egalim et sa récente jurisprudence ...Une fois encore il est à craindre que le négoce se fasse tondre et revienne contraint et force vers les petits châteaux les poches vides ... la survie de la filière est désormais en jeu ... et les lemmings de l ugc sont les seuls à être équipés de parapente , ce qui rend le saut de la falaise du printemps 2024 bien plus rigolo pour eux que pour le reste des acteurs :^(
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augustin Le 22 novembre 2023 à 19:30:58
cher m Tapie La dernière question de m Abellan n est pas une "critique facile " comme vous le prétendez mais surtout une inquiétude parfaitement pertinente et généralisée chez les petits châteaux. En effet si un faisceau d indices sérieux et concordants montre clairement que les grands négociants de Bordeaux ont charge récemment leurs stock de lots de premiers et surtout de seconds vins des gcc ... lots qu ils arrivent pas à revendrede votre propre aveu ... soit ils seraient subitement devenus incompétents (ce qui n est à priori pas le cas) ...soit ils se seraient peut etre sentis obligés de faire ces récents achats en primeur vis à vis de vendeurs en position de force et à qui ils n auraient pas su (ou pu) dire non ...Les recettes potentielles pour le château indelicat sont connues et m Tapie ne peut les méconnaître ...que ce soit potentiellement le chantage à la perte d allocation pour la récolte suivante ( malgré la severe Jurisprudence "bordeaux magnum contre latour ") ... ou bien le "bouquet "plus ou moins indigeste liant la vente du premier vin et sa kyrielle de second vins ... L abus de position dominante ne serait donc pas à exclure si ces pratiques s étaient généralisées... Tant que l omerta prévaut et que le discours de solidarité reste une parole en air... les petits châteaux resteront très sceptiques quant à la volonté réelle des négociants acheteurs en primeur de changer règlement leur politique , a commencer par le printemps 2024 concernant ce prochain millésime 2023 . C est au pied du mur que l on voit le (vrai ) maçon et il ne reste plus qu à espérer que le civb , des l ag du 11 décembre , interpellera aussi bien le conseil des grands crus que l union des grands crus ... pour que la filière soit pleinement rassurée sur le fait que ces pratiques sont totalement exclues par la Place de Bordeaux , maintenant et pour toujours ... Alors seulement le tiercé viti courtier negociant sera à nouveau gagnant ...que ce soit pour un marché domestique dopé par le JO ...que pour les grands marchés à l export qui doivent dorénavant être reconquis, post premiumisation à outrance.Laquelle a montré sa toxicite pour les autres segments de l offre Bordeaux que ce soit entrée ou milieu de gamme .
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