es prospections de la flavescence dorée entamées en 2017 ont mis en évidence l’importante présence du bois noir dans le vignoble champenois. « En 2023, nous avons prélevé 16 000 pieds en parcourant 9 700 des 34 000 hectares plantés dans l’appellation pour réaliser un total de 4000 analyses PCR » décrit Jérémy Follet, chargé d'études au sein du comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), lors d’un webinaire organisé par l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) ce 14 novembre. 4% des analyses sont revenues positives à la flavescence dorée contre 94% pour le bois noir.
Comme il n’est pas possible de lutter efficacement contre la flavescence dorée sans lutter contre le bois noir, Jérémy Follet conseille aux viticulteurs de ne pas laisser leurs sols nus, favorisant la présence du liseron, une des plantes hôtes de Hyalesthes obsoletus, le vecteur du phytoplasme du bois noir. Il recommande de faucher les talus en automne ou au printemps, pas en été, quand les insectes adultes peuvent s'envoler pour aller se nourrir sur les vignes.
La présence de l’insecte sur les vignes est trop fugace pour que les insecticides soient efficaces. Jérémy Follet préconise en revanche de planter du matériel végétal traité à l’eau chaude. Il sait aussi que l'IFV a pour projet de vérifier que ce traitement est aussi efficace contre le bois noir qu’il ne l’est contre la flavescence dorée.
D’autres recherches courent de l’Alsace au Beaujolais jusqu’à juillet 2026 dans le cadre du plan national contre le dépérissement du vignoble pour mieux comprendre les dynamiques d’évolution du bois noir. « Le projet Renov doit permettre de comprendre pourquoi la maladie explose dans le Nord-Est de la France alors qu’elle n’est pas épidémique. Nous souhaitons notamment nous assurer qu'elle n'est pas due à un nouveau variant du phytoplasme, un nouveau vecteur, ou de nouvelles plantes hôtes » explique Jérémy Follet.