es beaujolais nouveaux, mais aussi des Morgon, Fleurie et autres Côte-de-Brouilly : ce jeudi 16 novembre, le vignoble beaujolais est à l'honneur à la cave Vin Sens à Bègles (Gironde). Comme près de 500 cavistes indépendants partenaires de l'opération initiée par InterBeaujolais, Ludovic propose de célébrer « les beaujolais nouveaux mais pas que ».
Faire (re)découvrir en même temps les beaujolais nouveaux et les crus a du sens selon lui, qui juge que les vins primeurs « offrent une première approche de ce que les vignerons du beaujolais peuvent faire. Ce sont des vins digestes, fruités, croquants, sur lesquels on voit déjà une belle qualité de travail, et qui mettent en avant différents terroirs, apprécie-t-il. Ils permettent aussi des accords mets et vins intéressants. » Mais le caviste qui fait chaque année une petite animation autour des beaujolais nouveaux admet que les clients ont besoin d'explications sur ces vins : « beaucoup en ont gardé une image d'il y a vingt ans. »
Même dans leur pays, les beaujolais nouveaux souffrent encore parfois d'une piètre image.
« Les crus du beaujolais marchent bien mais les appellations génériques et Village ont besoin de plus d'explications, constate Anaïs Josserand, qui tient la Cave Ô Papilles à Lyon. Quant aux beaujolais nouveaux, certains clients ne viennent que pour ça, mais il y a beaucoup de sceptiques à convaincre ! En goûtant, ils peuvent être agréablement surpris car les beaujolais nouveaux d'aujourd'hui sont bien plus qualitatifs qu'il y a quinze ans. » Pour cela, rien ne vaut la dégustation libre et gratuite. Du jeudi au samedi, cinq cuvées de beaujolais nouveau rouge sont proposées à la cave, ainsi qu'un Mâcon nouveau blanc ? en clin d'œil aux inconditionnels du blanc. Tous les vins sont issus de domaines avec lesquels la caviste travaille toute l'année : « je suis allée au domaine, j'ai rencontré les vignerons, le connais leur travail : cela me permet de leur faire confiance et de savoir parler de leurs vins ».


Ce jeudi 16 novembre, Anaïs n'a même pas eu le temps de mettre son tablier « Les beaujolais nouveaux sont arrivés ». A peine le rideau levé, des clients sont venus faire leurs emplettes de vin primeur. Guirlandes et affichettes fournies par l'interprofession sont, elles, en place depuis quelques jours. « J'en mets partout, rigole la caviste. L'idée du beaujolais nouveau est d'apporter de la joie dans la vie des gens à une période de l'année un peu grise... Ce sont des vins qui s'y prêtent : des vins de plaisir et de partage. » Dans un contexte inflationniste, ils permettent aussi de faire la fête sans casser sa tirelire : les bouteilles proposées à la cave affichent des tarifs entre 9 ? et 12 ?. Chaque année, la période des primeurs induit une hausse d'activité dans sa boutique. « Jusqu'à présent, le beaujolais nouveau a bien résisté à la tendance à la déconsommation du rouge, observe-t-elle. Mais l'ambiance générale est plus morose cette année : on verra si les clients sont au rendez-vous. »
Anaïs, en tout cas, les attend. Pour aller plus loin dans la fête et dans la découverte du vignoble, elle propose une soirée déblocage « Le beaujolais nouveau à New York ». Sur inscription, pour 40 ? par tête, une vingtaine de convives pourra déguster des plats new-yorkais, arrosé de beaujolais nouveaux à l'apéritif et de crus du même vignoble tout au long du repas. Une manière de souligner la complémentarité entre les primeurs et les crus. « Les beaujolais nouveaux peuvent même se garder un peu, ajoute-t-elle. Au printemps et en été, où on apprécie des vins moins structurés, ils seront très agréables. Il m'est même arrivé d'en garder deux ans ; cela nécessite encore plus d'explications pour les clients mais cela fonctionne très bien ! »