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Condamnation et incompréhension "des attaques contre le vin espagnol en France"
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Hispanique à bord
Condamnation et incompréhension "des attaques contre le vin espagnol en France"

La filière des vins d’Espagne rejette les actions de blocage de la frontière et de casse des vins importés par les vignerons du Midi, condamnant une agression entre vignerons mis en difficulté par l’inflation.
Par Alexandre Abellan Le 20 octobre 2023
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Condamnation et incompréhension
Si la gendarmerie française et la police catalane, les Mossos d'Esquadra, ont détourné des poids lourds vers la Junquera, des camions ont été arrêtés et leurs chargements vandalisés ce 19 octobre. - crédit photo : Olivier Bazalge
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nanimement, « le secteur vitivinicole condamne fermement les attaques contre le vin espagnol en France » annonce ce 19 octobre un communiqué de l’Interprofession du Vin d’Espagne (OIVE). Réunies en marge du congrès scientifique sur le vin et la santé à Tolède, les organisations ibériques* affirment leur « rejet total des attaques dont sont victimes les camionneurs espagnols en France de la part des viticulteurs de ce pays, qui tentaient d'empêcher le passage du vin espagnol à la frontière » (voir vidéo ci-dessous). À l’appel du Syndicat des Vignerons de l’Aude (SVA), des manifestants ont bloqué dès le matin des camions espagnols traversant la frontière au péage du Boulou (Pyrénées Orientales), avec la casse de caisses de cavas de marque Freixenet (le groupe Henkell ne souhaite pas réagir) et la vidange d’une cuve de vin rouge espagnol destiné au site nîmois du négoce Johanès Boubée (la filiale du groupe Carrefour ne veut pas commenter).

Pour la filière des vins espagnols, reste imaginable « tout acte de violence contre les entreprises vitivinicoles espagnoles, qui respectent scrupuleusement toutes les réglementations commerciales européennes ». Un rejet, « d'autant plus grand que ces attaques sont menées par d'autres vignerons, parfaitement conscients des efforts que nous déployons, face à un marché difficile où pèsent les coûts de production élevés, l’augmentation des matières premières et les situations d’incertitude et d’instabilité des marchés » ajoute l’OIVE. Saluant le soutien rapide de son ministère de l’Agriculture, qui a condamné dès le matin des actions « portant atteinte à la libre circulation des marchandises au sein de l'Union Européenne », la filière hispanique demande que « les mesures nécessaires soient adoptées pour éviter de nouvelles attaques injustifiée des entreprises [de transport] en particulier et le secteur vitivinicole espagnol en général. »

Ce n'est pas la première fois

« Nous demandons aux autorités de veiller à ce que ce type d'attaques ne se produisent pas et de mener les actions nécessaires pour que les responsables cessent d'agir en toute impunité. Ils doivent répondre à la loi et payer pour les actes qu'ils commettent » annonce la Confédération Espagnole du Transport de Marchandise (CETM) dans un communiqué.

Qui ajoute que « ce n'est pas la première fois que les entreprises de transport routier de marchandises et les travailleurs indépendants subissent de manière totalement injustifiée ce type d'agression, qui met en danger la sécurité des chauffeurs professionnels et entraîne en outre des pertes importantes pour le secteur. » La dernière action du SVA au Boulou remonte à mai 2017 (juste après celle d’avril 2016), alors que les importations françaises de vin en vrac espagnol étaient au plus haut (elles sont actuellement en fort repli).

Mais la portée symbolique de ces importations reste forte pour les vignerons languedociens en pleine crise économique. Les tensions restant fortes dans le Midi, le cabinet du ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, assure être « en contact avec les autorités françaises pour que la normalité soit rétablie et que ces incidents ne se reproduisent pas » rapporte la presse espagnole. Alors qu'un prochain cycle de manifestation est prévu dans tout le Midi viticole, le risque de nouvelles actions coups de poing reste fort : contre les transporteurs de vins espagnols, mais aussi leurs acheteurs du négoce, les metteurs en marché de la grande distribution... Et les embouteilleurs, comme au début du mois.

 

 

* : Soit les Coopératives Agroalimentaires d'Espagne, l’Association Agraire des Jeunes Agriculteurs (Asaja), la Coordination des Organisations d'Agriculteurs et d'Éleveurs (COAG), l'Union des Petits Agriculteurs et Éleveurs (UPA), la Fédération Espagnole du Vin (FEV) et l'Association Espagnole des Entreprises de Vin (AEVE).

 

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Tous les commentaires (4)
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Albert Le 21 octobre 2023 à 09:46:28
La question de l'eau concerne toute la société. Certes, le monde agricole estime qu'il est un acteur incontournable, voire légitime, pour peser sur les choix de gestion de cette denrée. Mais, il ne peut pas, il ne doit pas "privatiser" la ressource à son seul profit. Je ne suis pas un expert mais je suis interloqué quand je vois le gâchis d'eau qui ne semble pas préoccuper ses auteurs : ça arrosait à tout va (maïs, céréales, cultures maraîchères, ..) cet été et en ce courant d'automne dans mon secteur (04) sans qu'on ait le sentiment que les excès d'apport (ruissellement, saturation et ressuyage conséquent) interpelait leurs auteurs. Que l'irrigation soit une des clés du possible en agriculture, je comprends, mais orienter et amener les acteurs à envisager des cultures plus en accord avec les paramètres climatiques locaux est une nécessité. Est-ce acceptable de continuer à emblaver des parcelles en maïs dans le sud-est ? .. de même, je serais parfaitement Ok si l'arrosage inconsidéré de "son" jardin par temps sec était vraiment contrôlé et sanctionné. Tout ça pour rappeler qu'il est de notre devoir, à chacun.e d'entre nous, de ne pas épuiser, de ne pas s'approprier unilatéralement le ressource en eau.
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Dumas Le 20 octobre 2023 à 10:18:59
Albert a raison. seul compte le marché en déconsommation constante u vrac rouge produit en trop grande quantité dans les plaines du Languedoc Roussillon. Travailler la qualité, migrer vers les piémonts pour les vignobles trop exposés au climat, traiter le problème global de l'eau (l'Etat doit engager un plan national de réaménagement du réseau de distribution -trop de perte en ligne-, créer des bassines là ou c'est nécessaire, s'assurer que ces réserves ne sont pas trop exposées à l'évaporation, dédier les réserves à chaque filière concernées -céréaliers, viticulture, vergers-... Il ya un travail de fond à engager pour toute l'agriculture. Surtout ne pas revenir à l'agriculture vivrière catastrophique pour tous.
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Eric Le 20 octobre 2023 à 10:15:57
Ce sont les mêmes qui achètent des 4X4 japonais pour aller chasser, des tracteurs italiens ou allemands, du matériel de vinification italien (caves coopératives), et qui passent la frontière espagnole (ou italienne) pour se procurer, à moindre prix, des produits phytosanitaires. Ils sont incohérents.
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Albert Le 20 octobre 2023 à 08:10:59
Ce n'est pas responsable de la part du SVA de prôner cette violence. Que F. Rouanet et autres syndicalistes de la tendance agitée essaient de contribuer intelligemment à la réflexion sur les causes de la dégradation de la situation économique de la filière viticole occitane. Je reprends à mon compte cette remarque pertinente que le plus gros problème à résoudre est de cesser de vouloir apporter des solutions à la seule problématique de production. Le SVA ne peut-il pas comprendre que la seule et unique problématique qui vaille desormais est la prise en compte des attentes du CONSOMMATEUR ? .. ce virage (c'est le marché qui impose sa Loi) peut effectivement ne pas être compris.
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