a rivière Bourgogne coule à nouveau. "Après les faibles rendements de 2019, 2020 et surtout 2021, les stocks à la propriété étaient tombés à 11 mois en juillet 2022. Grâce aux beaux volumes de 2022, nous avoisinons désormais les 14 mois. Cela reste relativement faible, mais très encourageant", s'est félicité Laurent Delaunay, président délégué du Bureau interprofessionel des vins de Bourgogne (BIVB), ce mardi 10 octobre lors d'un point presse.
De même, les sorties en vrac ont décollé : + 59 % sur la campagne 2022-2023 par rapport à la campagne précédente. Une excellente nouvelle pour le négoce, qui jusqu'à peu faisait face à une situation particulièrement tendue. En revanche, les bienfaits de 2022 ne se font pas encore complètement sentir sur les sorties en bouteille, en recul de 9 % entre les deux campagnes. "Car la commercialisation des 2021 est encore en cours", précise François Labet, président du BIVB.
Un chiffre qu'il faut disséquer. Le bout du tunnel paraît plus éloigné côté grande distribution, avec -14,6% en volume (8 mois 2023 / 8 mois 2022), comme en chiffre d'affaires (-5,2%). Le BIVB voit ici l'effet conjugué de la petite récolte de 2021 et de la baisse de pouvoir d'achat induite par l'inflation.
L'export s'en sort mieux, avec seulement -7% en volume entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023. D'autant plus que cette baisse est compensée par une nouvelle augmentation en valeur : le chiffre d'affaire des ventes à l'étranger croit de 5,5% au premier semestre 2023, dépassant la barre symbolique des 750 millions d'euros. Un nouveau record.
Un chiffre qui rappelle que pénurie a rimé avec hausse soutenue des prix ces dernières années en Bourgogne. L'arrivée de 2022 va-t-elle changer la donne? "Nous l'espérons", reconnaît François Labet, qui se veut confiant. "On a vu de très beaux efforts d'adaptation de nos opérateurs lors des foires aux vins 2023, avec, par exemple, des appellations régionales à moins de 10€, des chablis 1er cru à moins de 20€, ou des gevrey-chambertin proches des 35€. C'est un vrai signe de prise de conscience."
Des tendances à suivre de près : avec un millésime 2023 "à nouveau très généreux", la détente devrait, selon toute vraisemblance, se poursuivre. Les premières estimations de rendements seront dévoilées par l'interprofession fin novembre, à l'occasion de la vente des vins des Hospices de Beaune.
Les grands marchés export de la Bourgogne restent fidèles au poste lors du premier semestre 2023 : Aux États-Unis (9 millions d'équivalent 75cl importés) succèdent le Royaume-Uni (6,5 millions), le Japon (3,4 millions), le Canada (3,28 millions) et la Belgique (3,27 millions). Un top 5 qui représente près de 60% des exportations bourguignonnes