Olivier Le Roy : En ouvrant en juin 2023, en cours de saison touristique, nous ne pouvions pas compter sur certains acteurs du tourisme, comme les tours operators. Dès lors, la fréquentation des trois parcours de visite est, comme attendu, inférieure aux objectifs. Le nombre de billets vendus en trois mois avoisine les 25 000 sur le site de Beaune, pour environ 5 000 à Chablis ainsi qu’à Mâcon. Sachant que l’objectif pour un année complète a été établi à 120 000 billets d’entrée rien qu’à Beaune. Nous maintenons cet objectif pour 2024 et restons très confiants.
Oui ! Les retours sont excellents. Les néophytes nous disent qu’ils apprennent beaucoup pendant le parcours, sans que ce soit pour autant trop compliqué. Quant aux grands connaisseurs, comme les collectionneurs ou les sommeliers, certains nous ont dit qu’ils ont été bluffés. Même les publics réputés difficiles comme les adolescents s’y retrouvent. Et de manière générale, nous n’avons aucune contestation sur la crédibilité scientifique. C’est très encourageant.
Au-delà de ces parcours de visite scénographique, la Cité est aussi un lieu de vie, qui comprend des bars, peut accueillir des séminaires, événements ou expositions… Sur ce point, êtes-vous satisfait ?
Autant la partie visite démarre progressivement, autant la partie réceptive a décollé très vite ! Nous avons même été pris de court parfois. Nous avons eu beaucoup de réservations, parfois de dernière minute, pour des réunions ou séminaires. La filière vin, les collectivités territoriales, ou encore nos mécènes font partie de nos premiers clients. Côté événementiel, le premier afterwork, organisé à Beaune, a été un succès avec une cinquantaine de participants. Les ateliers culturels organisés cet été, notamment pour les enfants, ont aussi fait le plein.
Au moment de l’annonce du projet, il y a une dizaine d’années, une partie de la viticulture bourguignonne est restée dubitative. Est-ce encore le cas aujourd’hui, maintenant que le résultat est là ?
L’avancée des travaux, et les premiers résultats visibles, ont déjà permis de fédérer bien plus largement autour de la Cité. Mais c’est lors des inaugurations en juin que les choses ont basculé. Cette découverte des lieux a dissipé beaucoup de craintes. Certains viticulteurs, qui jusqu’ici ne cachaient pas leur scepticisme, étaient émus, et sont venus me voir pour me dire que la Cité reflétait leur métier. Nous avons eu beaucoup de ″conversions″ [rires].
Quels points restent à améliorer ?
Sur le contenu, peu de choses à ce jour. Je pense à quelques finitions comme l’ajout d’autres langues que le français et l’anglais pour l’audio de la scénographie à Beaune. Le véritable défi, aujourd’hui, consiste à intensifier nos efforts de communication. La signalétique à Mâcon et à Chablis est encore à améliorer par exemple. À Beaune, le point GPS de la Cité n’est pas encore bien placé, il faut régler cela avec les opérateurs. Tout ce travail doit être mené aux côté des pouvoirs publics.