l y a 5 ans, le leader du bouchage alternatif des vins Vinventions venait concurrencer Diam et Amorim sur leur terrain. Il dévoilait Sübr, une gamme d’obturateurs technologiques en liège micro-aggloméré garantis sans goûts de bouchons ni polyuréthane et à l’esthétique proche du bouchon de liège traditionnel. Après avoir créé la catégorie des bouchons synthétiques avec Nomacorc, Vinventions créait celle des bouchons en liège "micro-naturel".
Souhaitant fournir plus de vignerons, Vinventions vient de délocaliser sa fabrication à Rivesaltes, près de Perpignan. « Notre ligne pilote en Belgique nous limitait à 15 millions de bouchons par an alors que nous visons les 200 millions d’ici 3 ans » explique Stéphane Vidal, directeur de l’innovation chez Vinventions.


En 2021, le groupe a profité de l’arrêt d’activité d’une entreprise à qui il louait des bâtiments pour doubler la surface de son usine française. 400 000 € de fonds régionaux d’innovation lui ont permis de commander une nouvelle ligne d’extrusion. « Nous venons de la mettre en route et nous allons recruter pour passer de 15 salariés à 21 l’année prochaine et rapidement à 30 » annonce Stéphane Vidal. En attendant du renfort, les salariés actuels alternent entre production de bouchons synthétiques et production de bouchons micro-naturels.
« Une entreprise portugaise nous livre des granulés nettoyés à la vapeur renfermant moins d’1 ng/L de TCA, développe Ben Lombardo, directeur de l’usine Vinventions de Rivesaltes. Nous le vérifions par analyse, puis nous les séchons à 70°C pour atteindre un taux d’humidité très bas et volatiliser les éventuelles molécules responsables de goûts de bouchon ».
Une fois chauffés et bien mélangés à un liant biodégradable en compost industriel, les granulés sont envoyés dans l’extrudeuse. Ils traversent plusieurs zones à différentes températures, pressions et vide, extrayant totalement les volatils résiduels. Ces étapes permettent de garantir une absence de goût de bouchon avec un taux de TCA mesurable inférieur à 0,5 ng/L au bouchon. « L’extrusion continue donne des bouchons très uniformes avec un transfert d’oxygène régulier et faible. Ils sont parfaits pour la conservation des vins de longue garde et pour préserver la fraîcheur aromatique des vins à boire plus jeunes » assure Stéphane Vidal.
Les bouchons sont ensuite coupés, pesés, visuellement contrôlés deux fois par une caméra, étanchéifiés et marqués par topographie. « L’entreprise Printing international nous a développé une machine capable de reproduire la photographie d’un bouchon de liège à une cadence de 8 000 pièces par heure » se réjouit Ben Lombardo.
Synthétiques et micro-naturels confondus, l’usine de Rivesaltes produit à ce jour 100 millions de bouchons. « Nous voulons passer à 200 millions dont 120 de Sübr ». Stéphane Vidal annonce par ailleurs le lancement en 2024 de bouchons Nomacorc pour vins mousseux. « D’ici 2 ans, ce sont les bouchons Sübr qui boucheront du sparkling. Et nous allons aussi innover sur les capsules à vis ».