lle était jusqu’ici très discrète. Sous la coupe des membres de la famille de Rothschild, la maison créée en 2005, bénéficiait de la réputation d’une grande lignée de faiseurs de vins. Pourtant en Champagne, il ne suffit pas d’avoir le bagage, il faut aussi pouvoir justifier d’un ancrage, condition sine qua non pour séduire les consommateurs.
Bénéficiant d’un succès relatif au regard sa jeune existence (Barons de Rothschild commercialise environ 600 bouteilles par an), la marque entend désormais gonfler son « capital terroir ». D’abord, grâce à la rénovation d’un site acquis en 2013, face à un clos « qui ne porte pas encore de nom » à Vertus. « Ce site concentrera toutes les activités de vinification de la Maison, depuis la réception des moûts jusqu’au tirage. Nous avons conçu une cuverie de précision, mettant en avant la dimension parcellaire de* notre vinification et une sélection de différents contenants en inox, bois et béton pour mettre en valeur chaque cru. L’objectif est évidemment de soutenir le développement futur de la maison et de pérenniser notre exigence de qualité », explique Guillaume Lété, chef de caves de la Maison Champagne Barons de Rothschild.
Outre la construction de la cuverie, un soin a été apporté à la conservation et la rénovation des caves historiques voutées, tout en respectant un cahier des charges permettant la préservation des ressources naturelles. L’inauguration est prévue en 2025.


Le deuxième volet porte sur la construction d’un tout nouveau site de production à Oger (Côte des Blancs). Semi-enterré dans la craie, ce bâtiment éco-responsable sera dédié aux étapes de vieillissement des bouteilles sur lattes, de remuage, de dégorgement, d’habillage et d’expédition des cuvées. Ce site alimenté par énergie solaire sera inauguré en 2024.
Si ces chantiers d’envergure signent une nouvelle ère pour la maison Barons de Rothschild, son ambition reste la valorisation. « Nous ne sommes pas dans une logique de développement à tout prix et ne souhaitons pas atteindre le million de bouteilles. L’idée c’est vraiment de s’affranchir de tous les problèmes de production que nous pouvions avoir, répondre à nos exigences mais aussi nous rapprocher de nos consommateurs et nos clients qui nous ont suivis jusqu’ici », appuie Frédéric Mairesse, directeur général de la maison.
Avec 85 hectares (dont 8 hectares en propre), principalement situés sur la Côte des Blancs (le chardonnay constitue l’ADN de la marque), Barons de Rothschild s’appuie sur ce nouveau cadre pour à l’avenir proposer des cuvées parcellaires, plus pointues, mais aussi avancer sur la conversion en bio de ses vignes en propre. Le prix de l’indépendance a du bon.