eep calm and drink Bordeaux wine. Dans le protocole serré de leur visite d’État à Bordeaux ce 22 septembre, le roi Charles III et la reine Camilla ont pu lever leur verre aux vertus agroécologiques des vins de Bordeaux. Faisant une longue halte au château Smith Haut Lafitte (grand cru classé de Graves), les souverains ont été guidés par les propriétaires Daniel et Florence Cathiard dans l’activité des vendanges (avec la table de tri) et la viticulture bio (le domaine étant certifié depuis 2019). « Je lui ai parlé des nombreux "stops and go" que nous avons eu, la transition n’étant pas facile quand on part d’un sol inerte » explique après-coup Florence Cathiard, qui indique avoir été inspirée il y a 20 ans par un échange avec celui qui était alors le prince Charles.
Si la reine Camilla a été intéressée par le labour au cheval de trait (ainsi qu’au désherbage aux lamas), le roi s’est penché sur la gestion de l’enherbement, a pu participer à la finalisation d’un tonneau maison, a pu voir le plateau viticole arboré depuis une tour panoramique, a échangé avec des vignerons membres d’une association plantant des haies… S’il n’a pas eu le temps de visiter la tisanerie de la propriété (qui pioche parmi des pratiques issues de la biodynamie), il aurait aussi pu se pencher sur un « chai furtif » utilisant le gaz carbonique des fermentations alcooliques pour réduire le bilan carbone de la production de vin (en produisant du bicarbonate de soude).
Bref, le roi et la reine d’Angleterre ont pu être sensibilisés aux bonnes pratiques environnementales qui se multiplient dans le vignoble bordelais. Et avec eux tous les fans de la monarchie britannique en particulier et le grand public international en général, la visite d’État étant suivie par un impressionnant cortège de journalistes et correspondants, pour l’écrit, la radio, la télé... De quoi mener une campagne de communication faisant oublier le Bordeaux bashing qui pèse sur le moral girondin ? « En tout cas, ça va aider Pessac-Léognan et les grands crus classés de Graves. Le roi l’aura entendu encore et encore ! » s’amuse Florence Cathiard, ravie d'ajoute un nouvel ambassadeur aux sources de Caudalie. Après une dégustation de son millésime 2005 (l'année d'union du roi et de la reine), la propriété a offert une cuvée Charles III aux "royals" : un assemblage de millésimes 2022, 2019 et 2018 pour représenter ce que pourrait donner le millésime 2023. Un coup de comm' royal pour les vins de Bordeaux ce millésime deux mille vingt'roi d'Angleterre.
Question depuis la tour d’observation : où est Charlie ?
Idem dans le chai enterré.