lors que les vendanges se généralisent dans le vignoble français, le souvenir de l’éprouvante campagne de lutte contre le mildiou reste vif à Bergerac, à Bordeaux, en Gascogne… Ne serait-ce que parce que les rendements s’annoncent bien maigres sur de nombreuses parcelles ravagées par la succession de pluies et la difficulté à protéger correctement les raisins en juin-juillet. Face à cette perte sèche qui pèse sur le Sud-Ouest, les assureurs répondent que le mildiou n’est pas couvert par les contrats MultiRisques Climatiques (MRC, qui couvre 20 à 50 % des pertes de récolte en viticulture). Ce qui n’empêche pas les vignerons de déposer des déclarations de sinistre, à l’appel de leurs représentants, pour faire bouger les choses.
Si le ministère de l’Agriculture indique rester mobilisé pour que les assureurs reconnaissent le mildiou comme aléas climatique, le vignoble demande d’aller plus loin en débloquant d’ores et déjà les fonds agricoles de solidarité nationale qui protège les coups durs climatiques (au-delà de 50 % de pertes, pour les assurés et non-assurés). Maintenant leur revendication de reconnaissance du mildiou par les assureurs, « nous demandons une mesure dérogatoire pour permettre aux vignerons fortement touchés par le mildiou de bénéficier de la solidarité nationale au-delà de 50 % de dégâts sur leurs déclarations de récolte (pour les assurés et non-assurés) » explique Joël Boueilh, président des Vignerons Coopérateurs de France. Mais comme le rappelle le viticulteur gersois, « la solidarité nationale ne peut intervenir que s’il y a reconnaissance du mildiou comme aléas climatique par assurances. Y compris pour les non-assurés. »


Très variable d’un domaine à l’autre, l’impact sur les rendements du mildiou reste nettement plus marqué pour les vignobles ayant réduit leurs gammes de phytos. « On se rend compte que toutes les exploitations qui ont fait des efforts et se sont engagés pour l’environnement (en bio ou HVE) se retrouvent les plus impactés par les pertes de récolte liées au mildiou » pointe Joël Boueilh, qui prévoit des difficultés sévères. « Il faut des mesures de soutien. Il faut mobiliser la solidarité nationale » conclut-il.