nion sacrée ce lundi 4 septembre pour la cérémonie de pose de la première pierre de la serre de pré-multiplication pour la production de plants de vignes, installée à Blanquefort, en Gironde, sur les terres gérées par le château Dillon à quelques 150 mètres des vignes actuelles.
Il faut dire que l’enjeu est d’importance. Face au changement climatique, à la réduction de l’utilisation des produits phytos, et la pression des maladies émergentes, dévastatrices pour la vigne, la filière viticole se doit de réagir et de produire des plants adaptés à ces défis. D’où le projet inscrit dans le PNDV, le Plan National de Dépérissement du Vignoble, qui est porté par la chambre d’agriculture de la Gironde, en partenariat avec le BNIC (Bureau National Interprofessionnel du Cognac) et l’appui technique de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin) : à savoir se doter dans une première phase d’une serre prototype « insect Proof » de 800 mètres carrés. Un véritable démonstrateur qui va permettre de tester la culture sous serre et de produire des plants de vignes en pré-multiplication.
Le démonstrateur, opérationnel d’ici fin décembre, va ainsi permettre de travailler sur la conduite en container, la ferti-irrigation (volume d’eau et qualité de la fertilisation), la gestion des maladies et ravageurs, la gestion climatique avec une maille de filet « insect proof » de 500 m x 600m, la conduite des lianes (à plat ou en hauteur), le rendement en bourgeons en fonction des cépages ou portes greffes, la qualité des bois obtenus, la main d’ouvre nécessaire.
Ce prototype sera au service des vignobles bordelais, bergeracois, des Pyrénées Atlantiques mais également du vignoble de Cognac. Le BNIC s’étant fortement engagé dans le projet puisque la moitié de la surface de la serre sera consacrée au cépage de Cognac. La production va concerner plusieurs milliers de greffons et portes greffes. A terme ce sont 100 000 portes greffes et autant de greffons qui pourraient être produits.
Si tout va bien, une deuxième phase sera lancée d’ici quatre ans avec la construction d’une serre sur un autre site que celui de Blanquefort. Le démonstrateur deviendrait alors un outil de formation notamment pour les élèves du lycée agro-viticole de Blanquefort. L’investissement global se monte à 1 977 800 € dont 900 000 € de subvention du Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine au travers du programme Vitirev et PIA (Programme d’Investissement d’Avenir). Le restant étant assumé par autofinancement par la chambre d’agriculture de la Gironde. Le Département de la Gironde qui devait apporter son soutien financier, a finalement renoncé, au nom de priorités autres, du fait d’une conjoncture économique difficile.
Reste la question du cout du matériel végétal indemne de parasites. Comment contenir le surcoût et faire en sorte que le modèle économique soit en adéquation avec le marché. « Certes il y aura un surcoût mais on devrait gagner en productivité puisque l’on s’affranchit des aléas climatiques et que l’on sécurise la filière sur le plan sanitaire » indique Laurent Bernos, directeur Pôle Viticulture œnologie à la chambre d’agriculture de la Gironde.


En attendant ce lundi 4 septembre, l’heure est aux congratulations. Alain Rousset, le président de la Région Nouvelle Aquitaine a rappelé à quel point « cet équipement était majeur pour réduire massivement les produits phytosanitaires. Et de marteler : « Nous devons sortir aussi vite et intelligemment que possible des produits phytos, restaurer les sols et la biodiversité, faire face aux multiples agressions climatiques subies notamment par la vigne. Le projet démonstrateur de serre pré-multiplication de plants de vignes qui nous réunit aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de cette démarche. Il a pour principal objectif de sécuriser la filière sur le plan sanitaire en produisant du matériel végétal indemne de parasites. Il permettra d’accélérer la production de cépages adaptés au changement climatique et de variétés résistantes aux maladies oïdium et mildiou ».
Un discours reçu cinq sur cinq par David Amblevert, président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole. Reste des interrogations : « Au travers de ce démonstrateur, il faudra établir un référentiel technico économique, à savoir quel coût de production et en quoi sera til acceptable. Il y a une réelle pertinence sanitaire avec ce démonstrateur mais il faudra que les pépiniéristes restent compétitifs »prévient-il.