e début de saison a été clément sur la zone. En effet, le débourrement a été très correct, le gel n’a pas engendré de dégâts notables par rapport aux millésimes 2017, 2019 et 2021 qui a été dévastateur. Les excès d’eau fin mai/début juin, ont toutefois provoqué un épisode de millerandage.
Sébastien Sigaud, vigneron membre de l’interprofession des vins de Cahors et président du Syndicat des négociants et metteurs en marché des vins de Cahors explique : « Les pluies de la saison ont dessiné deux zones marquées d’Ouest en Est : de Soturac jusque Prayssac et d’Anglars-Juillac jusque Cahors. Sur la première zone même si les précipitations ont été un peu excessives cela reste plutôt correct, cependant sur la deuxième zone, il est tombé deux fois le volume d’eau assimilable par les sols. Pour exemple, les précipitations ont été quatre fois plus importante à Douelle qu’à Soturac. »
L’humidité présente, notamment entre Anglars-Juillac et Cahors a eu pour conséquence le développement du mildiou sur grappe notamment sur les merlots : à Cahors la perte sur ce cépage est estimée aux alentours de 80/90%.
Sur les malbecs, les dégâts maximums estimés sont compris entre 50 à 80% dans l’Est et 20 à 50% dans l’Ouest. « Cette année les malbecs ont poussé très rapidement. En ce moment nous sommes à un taux de chargement en sucre deux fois plus rapide que l’année dernière. La semaine dernière nous avons pu mesurer 1,4 degré supplémentaire. »
Pour l’instant, dans une zone où le malbec est roi (90% de la surface plantée), le viticulteur estime : « Aux endroits où il n’a pas été trop touché, le malbec va rendre un très beau millésime. D’autant qu’on gère plutôt bien la canicule pour le moment grâce aux réserves en eau.» Il estime que la récolte du cépage va varier entre 30 et 40 hl/ha. Les vendanges devraient commencer autour du 19 septembre.
Comptant 1400 ha conduits en agriculture biologique, 1500 ha en HVE, une centaine labelisé Terra Vitis et 300 ha sans labélisation, l’aire d’appellation fait partie des modèles de dynamisme sur les mesures environnementales. Cependant cette année a été compliquée à gérer : « Nous sommes en avance, nous sommes sensibilisés et fonctionnons au maximum pour faire progresser les mesures environnementales. Cependant cette année a été très compliquée puisqu’en respectant le cahier des charges, nous n’avions plus les outils dont nous disposions auparavant [notamment depuis l’interdiction des produits phytosanitaires classés CMR 1 pour Terra Vitis et HVE3]. Il faut bien admettre que ça a été plus compliqué à gérer cette année, notamment pour la viticulture bio ! » rapporte le viticulteur.