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até et publié au mois de juin 2023, le rapport de l’observatoire mondial du rosé livré en début d’été par FranceAgriMer et le conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) ne peut s’appuyer que sur les données compilées de 2020 et 2021. Un certain décalage avec le ressenti d’opérateurs de terrain pourrait être mis en avant, mais cet observatoire présente une synthèse complète des tendances de 45 marchés, dont la France. Cet observatoire permet de dessiner les évolutions d’une couleur de vin « dont la production est en progression constante depuis 2013 », soulignent les auteurs. « Nous commençons à peine le recueil des données 2022 qui commencent à être disponible », précise en effet le responsable économie du CIVP Brice Amato, « et l’inflation aura très certainement un impact sur 2022 et 2023, sans pouvoir encore dire lequel ».
A l’image de sa consommation, cette production de vins rosés n’a fait que croître en France, « grâce au positionnement de nombreuses régions de production sur cette couleur », relève le rapport de l’observatoire, ainsi qu’à l’étranger. 23 millions hl de vins rosés ont ainsi été produits dans le monde pour le millésime 2020, portés par l’émergence « de nouveaux pays producteurs, Chili, Nouvelle-Zélande, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, caractérisés par une croissance de plus de 50% en dix ans », soulignent les auteurs du rapport.
La production mondiale tend néanmoins à se concentrer autour de pays majeurs, « la France et l’Espagne pesant pour plus de la moitié de la production mondiale de rosé », éclaire encore le rapport, la France générant à elle seule plus du tiers (35%) des volumes mondiaux. A contrario, c’est un phénomène inverse d’expansion qui prend place concernant la consommation, même si, en conséquence de la crise sanitaire, celle-ci « a baissé en 2020 et 2021 pour atteindre moins de 19,5 millions d’hectolitres, après avoir connu un pic à près de 20 millions d’hectolitres en 2019 », révèle ce rapport. Précision importante, « cette diminution des volumes consommés a été moins importante pour le rosé que la baisse de la consommation de vin toutes couleurs ». Il n’en reste pas moins que « dans un contexte de repli de la consommation, cette progression de la production pose question ».
En 2021, plus de la moitié des vins rosés ont traversé une frontière pour être consommés, les importations affichant « une hausse quasi ininterrompue depuis dix ans avec un taux de croissance annuel moyen de 2,8 % », retrace le rapport. Si bien que la couleur rosée concerne à présent une bouteille de vin sur 10 consommée dans le monde, tendance largement portée par le marché français où ce chiffre passe à une sur trois, « seul pays au monde dans lequel le poids du rosé est aussi fort », ajoutent les auteurs du rapport. Ceux-ci avertissent néanmoins d’un différentiel structurel de 3 millions hl en faveur de la production en 2021, sans pouvoir en dégager une cause précise.
Au jeu des exportations, c’est en revanche l’Espagne qui maintient son leadership, pesant plus du double de la France pour les volumes de vins rosés exportés. « Avec 45 % de la valeur des exportations mondiales de rosés, la France domine très largement, et de plus en plus, ce classement mondial. Elle est suivie par l’Italie, l’Espagne et les États-Unis, dont la valeur des exportations a triplé », situe le rapport de l’observatoire.
