assage de témoin. Après plus de 15 années à la présidence du syndicat des vins AOC Limoux, Jean Fau vient de tirer sa révérence pour laisser place à son jeune successeur Thomas Roger, 39 ans. Membre du conseil d’administration du syndicat depuis 2019, ce dernier est installé à Gardie, sur le terroir à influence méditerranéenne de l’appellation limouxine, apporteur en cave coopérative et exploitant en cave particulière, Thomas Roger promet « d’apporter son expertise terrain à ce poste aux facettes multiples ».
Comme un symbole, Thomas Roger s’est fortement impliqué dans l’aménagement des nouveaux locaux dont est devenu propriétaire le syndicat en 2022, un ancien bâtiment typique du centre-ville. Il tenait à cœur à Jean Fau de voir aboutir ce bâtiment avant de quitter la présidence, et c’est donc celui qui a largement contribué à la réalisation du projet qui lui succède à la tête du syndicat. « C ’est un projet engagé depuis plusieurs années par Jean Fau et le syndicat. Nous avons pu faire l’acquisition de ce bâtiment pour nos bureaux l’an dernier. De la commune à l’Europe, les collectivités nous ont aidé, en particulier pour les travaux et la création d’un lieu d’accueil oenotouristique de 300 m² qui vient d’ouvrir ses portes le 1er août », détaille la directrice du syndicat Marlène Tisseire.


Lors de la dernière assemblée générale, le vigneron de Magrie a fait savoir qu’il ne se représenterait pas à son renouvellement à la présidence du syndicat. Le conseil d’administration électif du 12 juillet dernier a désigné Thomas Roger pour lui succéder. Cet ingénieur agricole qui dirige l’exploitation familiale de 52 ha veut apporter une nouvelle dynamique et fixe parmi ses priorités les travail des AOC de Limoux sur l’adaptation à l’évolution climatique. « Nous avons créé une commission technique pour avancer sur les questions du climat, en intégrant dans nos cahiers des charges des cépages adaptés et tolérants, mais aussi travailler sur le sujet préoccupant de la flavescence dorée », abonde Thomas Roger.
S’il se réjouit de voir que la production limouxine a fortement gagné en qualité et professionnalisme depuis plusieurs années, il veut faire progresser sa notoriété et gagner des parts de marché. « Nous avons la chance d’être positionnés sur deux créneaux, les blancs et les bulles, qui apparaissent encore porteurs. Nos volumes de ventes et la valorisation peuvent encore progresser », défend-il. Là aussi, la révision des cahiers des charges peut être un levier pour encore renforcer la qualité des vins. « Les AOC doivent rester valorisantes, protectrices et rassurantes pour le consommateur, mais ne doivent pas se ringardiser. Le monde bouge et nous devons être en mesure de l’accompagner », assure Thomas Roger.
Le parcours oenotouristique de la nouvelle maison des vins de Limoux - DR