énéficiant d’un budget de 20 millions d’euros, la mesure vise à « éviter un déséquilibre grave et général à l’arrivée de la nouvelle récolte, avec des difficultés accrues pour les producteurs de vin bénéficiant d'une appellation d'origine (DO) ou d'une indication géographique (IG), qui manqueraient de capacité de stockage pour la nouvelle production, ce qui les contraindrait à vendre à des prix encore plus bas », note l’Institut de la Vigne et du Vin portugais. Il s’agit plus spécifiquement des vins rouges et rosés. Le montant de l’aide est calculé sur la base du prix moyen mensuel le plus bas constaté au niveau de la production au cours de la campagne de commercialisation 2022/2023 pour chaque type et couleur de vin éligible. « Si les prix de marché enregistrés ne sont pas disponibles, comme dans le cas du Portugal, les prix sont estimés par une autorité compétente sur la base des meilleures données disponibles », note l’IVV. Les prix moyens mensuels minimums s’étalent ainsi de 0,55 € le litre pour les IG de Trás-os-Montes à 1,20 € pour les vins DO de Távora Varosa.
L’IVV souligne par ailleurs qu’en raison des niveaux actuels des stocks de vins DO/IG en vrac, « le secteur vitivinicole national s'est montré très intéressé par l'adhésion à la distillation de crise, et il est prévisible que des volumes importants de vin feront l'objet de contrats de distillation entre les producteurs et les distillateurs ». Comme d’autres pays producteurs de vins dans l’Union européenne, le Portugal est touché par la déconsommation. Certaines estimations pointent une baisse allant jusqu’à 34 %. Ce qui n’empêche pas la ministre portugaise de l’Agriculture de tabler sur une hausse de la valeur des exportations cette année.
En effet, Maria do Céu Antunes estime que « le travail et l’engagement [de la filière] nous permettront d'atteindre, à la fin de cette année, l'objectif de 1 000 millions d'euros d'exportations ». Au premier trimestre 2023, les exportations totales de vins portugais ont atteint 210,1 millions d'euros (-0,95%) et un prix moyen de 2,85€/litre (+2,41%), d’après les données publiées par ViniPortugal. La France se positionne à la deuxième place en volume (7,9 M litres) et en valeur (23,8 M€). La ministre de l’Agriculture met également en exergue l’engagement du secteur en faveur du développement durable, avec « l'obtention récente de la première certification du Cadre national de développement durable pour le secteur vitivinicole, qui couvre plus de 80 critères ».