atouages, bretelles, bagues multiples et pince à glaçons… la panoplie tendance du barman mixologue est habilement mise en avant par le comité national du Pineau des Charentes pour sa nouvelle campagne de communication estivale. Résolument tournée vers les codes branchés de la mixologie, celle-ci met en avant le côté « rafraichissant » d’un Pineau accompagné de glaçons pour parler aux plus jeunes générations et résolument rafraîchir son image. L’interprofession du Pineau des Charentes entend « développer la présence du Pineau à l’esprit du consommateur, pour inscrire le produit dans leur quotidien et réintégrer le Pineau à l’apéro », décrit un communiqué.
Si c’est un Pineau blanc qui est visuellement mis en avant, c’est toute la palette de possibilités de la mistelle charentaise (blanc, rosé, rouge, vieux, très vieux) que veut promouvoir cette campagne diffusée tout l’été en digital, sur les réseaux sociaux et en affichage régional. « Nous nous efforçons d’apporter une image moderne sans délaisser le côté plus classique d’une AOC avec un ancrage territorial », explique Jean-Marie Baillif, viticulteur responsable de la commission communication de l’interprofession du Pineau des Charentes. Si elle peut ne pas plaire aux puristes ou traditionnalistes du Pineau, la mise en exergue de glaçons et des codes de la mixologie pour accompagner le breuvage charentais est « un moyen d’approcher une nouvelle génération qui a des manières de consommer différentes », poursuit Jean-Marie Baillif.
Le marché de cette appellation s’établit aujourd’hui aux environs de 12 millions de cols, pour un potentiel de production de 80 000 hl. « Nous visons une consolidation de cette position sur un marché qui a pu être fluctuent et baissier par le passé. Le Pineau était avant dans une logique de consommation de masse, via la grande distribution, et nous avons choisi de sortir de ça pour mieux valoriser un produit élaboré à partir de moût de raisins et d’eau de vie de cognac, dont le coût de revient est important », ajoute le viticulteur charentais. L’univers de la mixologie peut accompagner cette meilleure valorisation.
Entre la grêle qui a touché une partie importante de l’aire de production en 2022 et le gel de 2021, les deux dernières années ont néanmoins été marquées par une baisse de production. « Les stocks ont permis d’y remédier mais il faudra les reconstituer », enchaîne Jean-Marie Baillif.